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Le ministère promet des milliers de postes, mais, faute de candidats sérieux, 25 % d’entre eux ne seront pas pourvus. Le ministère a dû organiser un second concours pour une académie particulièrement sensible. Un concours au rabais ? Chronique d’un désastre selon Jean-Paul Brighelli.

Le PS a fait une croix sur le vote enseignant. Son pourvoyeur d’idées, Terra Nova, lui conseille depuis 2012 de flatter les descendants d’immigrés, en autorisant tous les aménagements possibles de la laïcité. Hollande est bien capable d’entériner une reddition culturelle et civilisationnelle pour se faire réélire. En ce cas, après lui le déluge.

La ministre avait promis 4 000 postes supplémentaires pour organiser la grande gabegie de sa réforme du collège. Elle n’a pas de chance, des centaines de postes ne seront pas pourvus à la rentrée. La saison des concours de recrutement est derrière nous. Et l’on sait déjà que près de 5 000 postes, attribués par le ministère et mis à la disposition des jurys, ne sont pas pourvus. Promesses et Déficit vont en bateau, Promesses tombe à l’eau. […]

Si les jurys n’ont pas attribué ces postes, c’est que les candidats étaient très faibles. Mais pourquoi l’étaient-ils ? Parce que les étudiants à peu près potables passent d’autres concours (dans la fonction publique territoriale, par exemple) ou se lancent dans d’autres carrières – le journalisme, l’édition pour les spécialistes de sciences humaines, l’industrie, via les écoles d’ingénieurs pour les scientifiques.

Que se passe-t-il pour qu’un métier qui fait soi-disant tant de jaloux, à cause des vacances et d’horaires hebdomadaires allégés (croit-on), sans compter la sécurité de l’emploi – mais pour combien de temps encore ? – soit en définitive si peu attirant que seuls, ou presque, des étudiants en semi-échec optent finalement pour la profession d’enseignant ? Même le concours de professeur des écoles, qui a longtemps été une cible d’étudiants motivés et désireux de ne pas quitter leur région (quand on enseigne dans le secondaire, la première affectation est le plus souvent à des centaines de kilomètres de chez vous), ne parvient plus à faire le plein. Déjà que le seuil de recrutement était incroyablement bas (4,17/20 en moyenne, note Rue 89), l’État a été obligé d’instaurer un second concours en 2015 pour pallier les manques dans une académie éminemment sensible. Les cancres aussitôt sont accourus, le niveau a toutes les chances de monter. Mme Vallaud-Belkacem s’en félicite – de quoi ne se félicite-t-elle pas ?

Le cœur du problème est en fait pédagogique. […] Nous serons désormais des professionnels de la tablette, du zapping et du gros câlin. Pour ce qui est de la transmission de connaissances, pas de nouvelles.

Un tout récent sondage confirme ce que j’avançais en mars : les enseignants ne seraient apparemment plus que 21 % à envisager de voter pour François Hollande en 2017. Les autres lui « tournent le dos » – et lui montrent leur…

Ce qui ne signifie pas qu’ils voteront à droite. […]

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