Bernard Kouchner, ancien patron du Quai d’Orsay et cofondateur de MSF (Médecins sans frontières), demande à l’Europe plus de solidarité.
Nous devons partager le fardeau. Chaque nation doit prendre sa part. L’Union européenne mourra d’immoralité si elle continue dans cette voie. Les chiffres proposés sont d’ailleurs dérisoires compte tenu de l’ampleur du problème. Un quota de 6 700 pour la France est-ce vraiment insurmontable ? Non, ce n’est rien. L’Allemagne et la Suède font bien davantage que nous. La France doit être généreuse.
Comment empêcher les naufrages à répétition en Méditerranée ?
Il n’y a pas de solution de secours immédiate. Ces gens ne partent pas par plaisir. Ils viennent chez nous pour nourrir leurs familles. Dans un premier temps, il faut multiplier la présence des bateaux de secours sur les lieux. Nous avons demandé depuis longtemps au moins un navire en permanence par pays de l’Union européenne, c’est-à-dire 28. Il faut arrêter de travailler avec des Etats qui ne se sentent concernés par rien. La mort ne doit pas jouer le rôle de police des frontières.
D’une façon générale l’Europe doit-elle se mobiliser davantage ?
Oui. Ce n’est pas parce que les migrants se noieront en mer qu’il y en aura moins chez nous. Ils viendront de toute façon. Ils connaissent les risques et sont déterminés. La surenchère populiste n’est pas une solution. Il faut investir massivement en Afrique et dans les pays où la misère règne. Beaucoup plus que l’Europe ne le fait actuellement.
Etes-vous favorable à l’instauration de quotas de migrants par Etats ?
Absolument. Il faut que les pays de l’UE acceptent enfin la proposition du président de la Commission, Jean-Claude Juncker ( NDLR : accueil de 20 000 migrants selon une clé de répartition par Etat membre). […]
Merci à bleu marine