Pour un hors-série de Complément d’enquête que France 2 rediffuse ce jeudi soir, Benoît Duquesne, peu avant son décès, avait brossé un portrait sans concession de l’homme à la chemise blanche. (…)
Quelles séquences vous avez le moins aimé?
Je pense à celles sur ma jeunesse. Ou sur ma première épouse, la mère de ma fille, Justine. Mais je suppose que cela fait partie du jeu. Les personnes publiques ont de moins en moins droit au secret.
D’autant plus lorsque votre femme Arielle Dombasle révèle qu’il vous arrive de prendre des psychotropes?Oui… Mais, là, ça me gêne moins. Il y a une vraie tradition, vous savez, des écrivains consommateurs de substances. Artaud et le peyotl, Henri Michaux, Baudelaire et Théophile Gautier. À quoi sert un corps, pour un écrivain, sinon à produire le maximum de texte possible? Et de la meilleure qualité? Les amphétamines, parfois, m’y ont aidé.
Le reportage vous présente presque comme un ministre des Affaires étrangères. En tirez-vous une fierté?
Bien sûr que non. Nous avons un bon ministre des Affaires étrangères qui s’appelle Laurent Fabius. Moi je suis autre chose. Je suis un intellectuel libre et engagé. Ou engagé parce que libre. (…)
«Marine Le Pen est dangereuse pour la République.»
Qu’est-ce qui vous pousse à autant vous impliquer, notamment à l’international?
Un truc tout bête qui est le sentiment très profond de l’unité du genre humain! Ce qui se passe aujourd’hui en Syrie, par exemple, m’est littéralement insupportable. (…)Un mot sur la montée du Front national en France?
Eh bien justement. Voilà une des choses qui m’inspire cette honte dont je vous parle. Qu’un parti post-fasciste et raciste qui est encore plein de néonazis et d’antisémites arrive à 25 % de voix, c’est un échec pour la France, c’est une honte pour nous tous.
Comment trouvez-vous Marine Le Pen?
Extraordinairement dangereuse. Le logiciel n’a pas changé depuis son père. C’est le même message, avec des styles différents. Et elle est d’autant plus dangereuse qu’il y a beaucoup de gogos qui tombent dans le piège d’un Front national soi-disant policé et civilisé. Marine Le Pen, à mes yeux, est un danger pour la République, pour la démocratie, pour la France.
Pour la France?
Oui. Cette femme n’aime pas la France. Elle prend toujours et systématiquement le parti de ses ennemis. C’est le cas en Syrie où elle prend le parti de Vladimir Poutine et de Bachar al-Assad. (…)
Merci à Joe le Rassis