Porté par le collectif La Chapelle en lutte, les 150 réfugiés, en majorité des Afghans, des Soudanais, des Erythréens, qui avaient débarqué à l’association féminine “Ni pute ni soumise” ont finalement investi le collège Guillaume Budé, dans le 19ème arrondissement de Paris. Désormais au nombre de 200, après avoir été rejoints par d’autres migrants, plusieurs jeunes bénévoles français, venus à leur secours, organisent la vie dans leur nouvel habitat. Reportage d”Afrik.com.
« Où se trouvent les petits ? Il faut que je les retrouve, c’est l’heure du goûter ». Comme à son habitude, Lise cherche partout autour d’elle des enfants parmi les réfugiés pour leur offrir des gâteaux et du chocolat, contenus dans son sac à main. Ce petit bout de femme a quitté le 11ème arrondissement de Paris pour venir à la rencontre des nouveaux habitants du collège Guillaume Budé, dans le 19ème, après avoir été contraints de quitter les locaux de l’association féminine “Ni pute ni soumise”.
Comme nombre de jeunes bénévoles français qui se sont personnellement investis pour apporter leur aide aux migrants, Lise a aussi tenu à les soutenir. Elle trouve sur son chemin Rania, présente auprès des migrants depuis de nombreux mois […].
Dans une des pièces, qui sert de cuisine, où de nombreux aliments sont empilés, cinq jeunes bénévoles, aidés des migrants, bricolent des casse-croutes pour que les nouveaux occupants des lieux se restaurent.
« J’ai des steak Charal, je peux les préparer ? » demande un des membres du collectif à Fatiha, particulièrement active pour soutenir les migrants. « Non, ils ne sont pas halal, on ne peut pas proposer ça aux gens, préparez plutôt des sandwiches au thon », leur conseille-t-elle.
La journée a été longue pour celle qui a quitté la commune de Montreuil pour venir ici. «Vous voyez, ce n’est pas facile, il y a encore beaucoup à faire, lâche-t-elle, continuant à fumer sa cigarette. Je viens les aider en tant que traductrice comme je parle l’arabe, mais je fais aussi le ménage très souvent», explique-t-elle. J’avais une semaine de congé, mais j’ai préféré être là». […]
«Malheureusement, le 18ème, où ils se sont tous installés au départ, est une zone ou le taux de chômage est très élevé, où il y a déjà beaucoup de difficultés et de problèmes sociaux, déplore Najer. La preuve est qu’un jour, un homme a volé sous nos yeux un paquet de sucre qu’on a avait posé pour les migrants, devant nous. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait fait ça, il nous a répondu qu’il avait faim et n’avait pas à manger chez lui», explique-t-il, esquissant un sourire, avant de rejoindre les autres pour se remettre au travail.