L’affaire qui agite le Pakistan depuis le 4 août fait froid dans le dos puisqu’il ne s’agit pas moins du plus grand scandale d’abus sexuels sur des enfants dans le pays. Près de 400 vidéos pédopornographiques mettant en scène 280 mineurs depuis 2006 ont été saisies dans le district de Kasur. Les jeunes, âgés pour la plupart de moins de 14 ans, sont originaires du village de Hussain Khan Wala, au sud-ouest de Lahore.
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Plus de 3 500 cas de pédophilie ont été recensées en 2014, dont 67 % dans les zones rurales. Toutefois, selon le quotidien Daily Times, ce n’est « probablement que la partie visible de l’iceberg » car le chiffre réel pourrait bien atteindre 10 000, les abus sexuels étant un tabou au Pakistan.
Des militants se sont réunis lundi 10 août devant le Club national de la presse à Islamabad en réaction au scandale des viols d’enfants.
Manifestation après la révélation de viols d… par lemondefr
Dans les vidéos saisies, des enfants ont été filmés en train d’être violés par un ou plusieurs hommes ou contraints à des rapports sexuels entre eux, a indiqué Latif Ahmed Sra, un avocat représentant les victimes. Selon des témoignages, les coupables présumés faisaient chanter des parents de victimes afin de leur extorquer de l’argent, menaçant de vendre ces vidéos au prix modique de 40 roupies (0,30 €) en cas de refus.
Au total, 25 personnes sont impliquées dans l’affaire. Le principal accusé, Haseeb Amir, âgé de 25 ans, a reconnu l’authenticité des vidéos, mais il a assuré que les relations sexuelles étaient consenties et les victimes y ont joué un rôle actif et qu’aucun chantage n’avait été exercé sur leurs familles, rapporte Le Monde.
Une enquête judiciaire a été ouverte mais la police locale ne jouit pas de la confiance de la population qui l’accuse d’avoir fermé les yeux sur cette effroyable histoire. Lorsque l’affaire a éclaté la semaine passée, la police avait d’abord conclu dans un rapport initial que les accusations étaient « sans fondement ».
Le Premier ministre Nawaz Sharif a promis « qu’aucun passe-droit » ne serait accordé aux coupables de cette affaire.