Les déboires judiciaires s’accumulent pour Patrick et Isabelle Balkany: après avoir confisqué leurs passeports, les juges ont saisi le luxueux moulin dans l’Eure, où le député-maire (Les Républicains) de Levallois-Perret et son épouse résident, et vendu leur propriété des Antilles.
Dans le cadre de l’enquête pour fraude fiscale visant le couple Balkany, les juges d’instruction “ont ordonné la saisie” du moulin de Cossy, une propriété de quatre hectares avec piscine, court de tennis et green de golf, évaluée à plusieurs millions d’euros et située à Giverny (Eure).
Patrick Balkany a vu son immunité parlementaire levée tandis que son épouse s’est vu imposer une caution d’un million d’euros afin de ne pas être placée en détention. Le couple n’a pas non plus le droit de quitter le territoire.
Par ailleurs, la villa Pamplemousse sur l’île de Saint-Martin aux Antilles, saisie par la justice il y a quelques mois, “vient d’être vendue”, a indiqué la source proche du dossier, sans préciser le montant de la transaction. Cette résidence est estimée à “environ trois millions d’euros”, d’après cette source.
Les époux Balkany, poursuivis pour “blanchiment de fraude fiscale”, “corruption” et “blanchiment de corruption”, ont longtemps nié en être les propriétaires.
La cellule de renseignement antiblanchiment de Bercy, Tracfin, avait mis en évidence que la demeure antillaise appartenait à une série de sociétés écrans en Suisse, au Panama et au Liechtenstein. La justice s’interroge aussi sur l’origine de l’argent utilisé pour acheter la maison.
Les enquêteurs s’intéressent aussi à une autre villa à Marrakech. Il soupçonne le couple de l’avoir acquise en se dissimulant derrière des sociétés off-shore et d’avoir utilisé comme prête-nom l’un de leurs proches, Jean-Pierre Aubry, ancien directeur général de la société d’économie mixte d’aménagement de Levallois, la Semarelp.
Les déboires judiciaires des élus de Levallois-Perret sont nés des révélations d’un ancien allié politique du couple, Didier Schuller.
Il avait remis aux magistrats plusieurs documents, parmi lesquels une attestation d’ouverture en 1994 d’un compte en Suisse par Patrick Balkany dans l’agence de Zurich de la banque ABN-Amro et des rapports de police de 1998 et 2001, dont le dernier se penche sur la villa de Saint-Martin.