La tension monte à la frontière franco-italienne, où « migrants », militants associatifs et forces de l’ordre se livrent une guerre d’usure. Depuis début juin, la frontière est bouclée.
Pas question de laisser des flux de migrants alimenter à nouveau les campements parisiens et la « jungle » de Calais, où les tentatives de passage en Angleterre mettent déjà les autorités françaises et britanniques sous pression.
Toutes les voitures et tous les trains sont désormais contrôlés, les identités des personnes à peau noire vérifiées… « C’est un contrôle au faciès », dénoncent les associations présentes, par la voix de Martine Landry et Cathie Lipszyc, d’Amnesty International. Quatre associations, dont le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), avaient contesté la légalité de ces contrôles devant le Conseil d’Etat, en vain puisque son ordonnance du 29 juin les valide.
Les migrants ainsi bloqués se sont d’abord installés sur les rochers, entre route et mer, puis sur un parking en retrait, plus accueillant, à l’ombre d’un viaduc et de pins parasol. La vie y est très organisée, avec sanitaires, machine à laver, cuisine de plein air, four à pizzas, espace de prière et un bureau de campagne où l’on peut trouver, outre des prises électriques pour recharger les nombreux portables et ordinateurs, des plans de la région et de Paris, les horaires de bus et de trains et de quoi organiser un voyage en France. […]