Alexis Trouillas, enseignant et éducateur, engagé à l’UDI, veut lutter contre le Front national qui « veut exclure les Français musulmans de la République ».
La France s’est mobilisée après les attentats terroristes survenus dans le pays en début d’année. Pourtant, les Français de confession musulmane et d’origine africaine ou maghrébine se sentent parfois stigmatisés en France.
Le Front national flatte les bas instincts et dit à nos compatriotes ce qu’ils ont envie d’entendre, nous devons leur dire ce qu’ils ont besoin d’entendre. Et ces Français d’origine africaine et de confession musulmane ont besoin d’entendre qu’on les aime.
La France s’est construite grâce à leur aide et il est impensable d’envisager notre futur collectif sans eux.
Les récents attentats dont notre pays a été victime l’ont fracturé en deux. Et malheureusement, la manifestation estampillée “Je suis Charlie”, ce grand mouvement de communion nationale qui aurait dû nous rassembler tous, a creusé davantage cette fracture.
Beaucoup d’entre nous ont noté l’absence quasi absolue des Français d’origine maghrébine et musulmane et comment ne pas les comprendre ? Défiler en disant “Je suis Charlie”, un journal satirique qui s’est lâché de façon offensante et avec insistance sur leur religion, aurait été tout simplement schizophrénique.
Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, l’a rappelé dans un récent discours : s’il n’y a pas d’apartheid en France, il y a tout de même, dans notre pays, un manque de volonté politique de nous faire vivre ensemble, au-delà de nos différences.
Aujourd’hui, cette communauté de Français – et j’insiste sur le fait qu’ils sont Français car nos adversaires du Front national, tout comme certains médias, dans leur tendance malheureuse à la caricature et à l’amalgame, peuvent le faire oublier – cette communauté de Français d’origine africaine et maghrébine se sent plus que jamais exclue de notre République.
Elle a besoin aujourd’hui qu’on la rassure sur notre volonté de construire le futur de notre pays avec elle. Si nous la laissons dans ce sentiment de mise à l’écart, nous la jetons dans les bras des fondamentalistes qui exhortent à la haine de notre pays. […]