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Dans la « nouvelle jungle » de Calais, où plus de 2 000 migrants sont regroupés, le Secours catholique distribue tous les jours des « kits cabanes », avec planches et couvertures. Mais un petit carré de jungle suscite des inquiétudes. Il est en contrebas de la rocade qui mène au port et abrite principalement des Erythréens et des Ethiopiens. L’ONG redoute que le bois qu’elle distribue serve à abriter de la prostitution.

Pierre Henry (directeur général de France Terre d’asile) prévient : « La situation dans le Calaisis prend naissance ailleurs, notamment à Paris. Deux femmes auraient subi des viols en réunion à la halle Pajol en juillet. Il n’y a pas eu de plainte mais c’est remonté à la préfecture. On a recueilli des informations selon lesquelles il y avait là aussi de la prostitution forcée. »

Elle est incontestablement présente à Calais. La police aux frontières, lors du démantèlement de la dernière affaire de la filière de passeurs, lundi 10 août, soupçonne les membres de ce réseau de proxénétisme. De jeunes migrants albanais étaient contraints de se prostituer auprès d’un gérant de grande surface du Calaisis, avant un hypothétique passage en Grande-Bretagne.

Dans la jungle, le flou demeure. «De la prostitution ? Ça doit exister mais on n’en sait rien», balaie une Erythréenne, qui dort depuis cinq mois dans une tente igloo, où s’entassent avec elle quatre femmes de 18 à 26 ans. «Comment irait-on coucher avec un homme ? s’offusque une autre. On n’a même pas de quoi s’acheter des serviettes hygiéniques et on ne se supporte plus telles que l’on est !» […]

« Elles sont de plus en plus nombreuses sur le camp et on soupçonne des abus sexuels », confie Isabelle Bruand, coordinatrice de Médecins du monde dans le Nord-Pas-de-Calais. Même auprès de celles qui sont abritées dans cet ancien centre aéré : « La nuit, j’en vois sortir maquillées alors que, quand elles vont au tunnel, elles ont trois pantalons, des sacs à dos, des bonnets… », rapporte une membre de La Vie active, l’association qui gère le centre Jules-Ferry. Elle préfère rester anonyme. Evoque des passes à 3 ou 5 euros. Les forces de l’ordre situées aux abords du camp ont également remarqué le va-et-vient. Les policiers assurent que des camionneurs ont reconnu avoir profité des services de ces migrantes. […]

Le Monde/a>

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