Le lycée de la rue Jean-Quarré dans le XIXe arrondissement de Paris, illégalement occupé depuis plusieurs semaines par des centaines de clandestins, devrait devenir d’ici quelques semaines un centre officiel d’hébergement. À terme ce lycée, déjà abandonné depuis plusieurs années, devait devenir une médiathèque.
Une mesure « temporaire » indique Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris. Temporaire, c’est-à-dire pendant quelques années, en tous cas moins de dix ans», indique l’élu qui n’est pas encore en mesure de donner un calendrier plus précis.
«Notre prochaine priorité sera l’évacuation du campement qui s’est installé quai d’Austerlitz. Nous devons être capables de leur proposer des places dans des centres, mais sans entrer en concurrence avec l’hébergement des sans-abri» a déclré Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris.
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Depuis le 31 juillet, plusieurs centaines de migrants ont investi un ancien lycée hôtelier de la rue Jean-Quarré, dans le XIXe arrondissement de Paris. Parmi eux, des Soudanais, des Afghans, des Érythréens mais aussi des Maghrébins, tous sont issus des importants flux migratoires qui depuis plusieurs mois déferlent sur l’Europe. Après avoir plus ou moins toléré l’occupation du lieu, la mairie de Paris annonce désormais que le bâtiment sera officiellement transformé en centre d’hébergement.
«Si nous avions évacué ce lycée, nous aurions mis 300 personnes dans les rues de Paris. Elles auraient organisé des campements sauvages, ce qui aurait été pire», explique au Figaro Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris. Le bâtiment va donc devenir un centre d’hébergement d’urgence temporaire pour les migrants demandeurs d’asile.
Lundi, la ville de Paris a organisé une visite pour établir les premières préconisations de sécurité. On trouve notamment de l’amiante au quatrième étage. «Même si le lycée est abandonné, il n’est pas délabré. C’est un bâtiment sain et en bon état puisqu’il accueillait occasionnellement les activités périscolaires d’un collège voisin» souligne Bruno Julliard. Il l’assure, les travaux «ne coûteront pas très cher», et devraient être achevés dans les prochaines semaines. Du côté de la maire du XIXe, on indique que des discussions sont en cours pour réorienter vers d’autres locaux, d’ici la rentrée, les élèves du collège Guillaume Budé qui utilisaient les lieux.
«S’ils maintiennent la présence des migrants dans le lycée c’est grâce à la médiatisation de l’affaire», lui oppose l’un des membres du collectif de «La Chapelle en lutte», principal soutien des migrants de la rue Jean-Quarré. «S’ils doivent organiser l’évacuation du lieu, stratégiquement, ce serait dramatique pour l’image de la ville». Mais le groupe espère encore pouvoir obtenir davantage: «On est soulagé dans la mesure où nous ne sommes plus sous la crainte d’une expulsion imminente, mais on souhaiterait que ce lieu devienne plus qu’un endroit où dormir et manger, c’est-à-dire un lieu d’accueil avec un accompagnement pour les démarches administratives, des cours de français, et des activités pour favoriser l’intégration. C’est le minimum que l’on puisse faire si l’on veut gérer cette situation de façon digne et correcte», conclut-on.
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