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délinquance

L’immigration et la sécurité sont deux questions sensibles dans le débat public. Leur association au sein du discours politique ne peut donc que provoquer des étincelles. Le but de ce billet est donc de rappeler quelques pièges de statistique.

[…] Afin d’éclairer le débat, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a constitué un échantillon de 1 508 personnes ayant été mises en cause à de multiples reprises pour des infractions de type crimes et délits non routiers ayant eu lieu en 2009 ou 2010. L’originalité de cette étude est de distinguer entre Français et étrangers dans la délinquance, selon le type de vol, mais aussi selon la nationalité des mis en cause représente la principale originalité de ce rapport. […]

En utilisant un modèle linéaire multivarié, André Kuhn a déterminé le poids des différentes variables socio-culturelles pour expliquer la délinquance en Suisse. Il observe que la variable la plus importante dans l’explication de la criminalité est le sexe. En deuxième position on trouve l’âge puis le niveau socio-économique et pour finir le niveau de formation.

[…] qu’en est-il de la nationalité ? L’analyse de Kuhn permet d’aller plus loin : si l’on compare le taux de criminalité des étrangers à celui des nationaux du même sexe, de la même classe d’âge, de la même catégorie socio-économique et du même niveau de formation, la différence entre les nationaux et les étrangers disparaît. On aurait donc envie de conclure que l’effet nationalité est non significatif. Ceci est vrai sauf dans le cas très particulier de migrants provenant d’un pays en guerre. Ce phénomène est connu en criminologie sous le nom de « brutalisation ». En effet, l’exemple violent fourni par un état en guerre a tendance à désinhiber les citoyens qui deviennent alors, eux aussi, plus violents et exportent ensuite cette caractéristique dans le pays d’accueil. […]

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