Nous commémorons, en ce mois d’août, le tricentenaire de l’entrée en agonie du roi Louis XIV. C’est en effet le 10 août 1715 que la santé du vieux roi s’aggrava.
Il était atteint d’une gangrène sénile qui l’emporta le 1er septembre. La mort faisait alors partie du quotidien des hommes, humbles comme puissants, et le Roi-Soleil ne cacha rien de sa fin à la cour, et donc au monde. Si Louis XIV édifia Versailles, on peut dire que son règne, son agonie, sa mort furent édifiants. Une édification qui passe les siècles.
Édifiant, tout d’abord, le règne de Louis XIV par sa durée. 72 ans de règne, le plus long de l’Histoire de France, un des plus longs d’Europe avec celui de François-Joseph de Habsbourg et, peut-être, si Dieu lui prête vie, avec celui d’Élisabeth II. Certes, Louis XIV n’avait que cinq ans lorsqu’il devint roi, mais il assuma en outre le pouvoir personnellement durant 54 années, presque onze quinquennats… Osons un anachronisme et imaginons un souverain qui serait monté sur le trône en 1943 et mourrait cette année après avoir dirigé d’une main ferme le pays de 1961 à nos jours. Cela est évidemment inconcevable. Réalise-t-on, par exemple, que durant ces 72 ans, de 1943 à 2015, une petite cinquantaine de ministres de la Justice se sont relayés place Vendôme quand Louis XIV, au cours de son règne, ne connut que cinq chanceliers de France ? […]
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