Oliver Junk, le maire de Goslar, ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, a créé un buzz par sa politique migratoire extraordinaire. Le maire veut accueillir plus de migrants pour stimuler la population et l’économie en baisse de la ville.
La ville avec la population de 50 000 habitants, située à 70km au sud de la capitale de Hanovre, au pied des montagnes de Harz fait face en ce moment une crise démographique sévère.
Au cours de la dernière décennie, la population a baissé de 4 000 têtes et perd aujourd’hui jusqu’à 2 000 personnes par an. En cause : la mortalité d’une population vieillissante et l’exode des jeunes pour les grandes villes.
Le maire, qui fait partie de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne refuse que Goslar devienne une ville fantôme.
À l’inverse des politiciens européens qui repoussent les migrants qui fuient la guerre et la violence au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique, le maire Junk fait tout son possible pour les attirer à Goslar. En 2014, la ville a accueilli environ 50 migrants et 41 cette année en 2015.
Une pratique qui contrevient au système allemand qui veut que les villes se répartissent les migrants selon un système de quotas formel, basé sur la taille de la population et les revenus par tête. Ainsi, plus une ville est grande et riche, plus elle doit accueillir de réfugiés.
«Ce système est absurde, car dans les grandes villes il y a souvent un manque de logement alors qu’à Goslar il y a de l’espace», a affirmé Junk au quotidien britannique the Guardian.
«Nous avons beaucoup de logements libres et, au lieu de les regarder s’effriter, nous pourrions donner de nouvelles maisons aux migrants, les aider et, ainsi, donner un avenir à notre ville», a-t-il ajouté.
Junk dit que ses appels aux autres hommes politiques à adopter «le modèle de Goslar» ailleurs ont été ignorés. «Il me disent que «les règles sont les règles». C’est typique de la rigidité allemande : toujours travailler avec des concepts arrêtés au lieu d’autoriser les idées nouvelles. À ceux qui me disent que l’Allemagne est pleine ou que nous ne pouvons pas supporter ces dépenses, je dis de penser à notre passé et à notre avenir. Bien sûr, que nous pouvons supporter ces dépenses. Nous sommes un pays riche et nous avons l’obligation d’aider ceux qui en ont besoin», a dit le maire à the Guardian.
Il espère que trois Syriens de 17 ans, qui sont arrivés de la Syrie en mai, s’arrêtent à Goslar. «Il y a de bonnes chances qu’ils disent : «cette ville m’a bien traité, je voudrais en faire ma nouvelle maison», affirme-t-il.
«En chacun de ces jeunes gens et chez tous les réfugiés, il y a une chance pour l’Allemagne», dit Junk.
Néanmoins, sa politique pro-migratoire fait un tollé chez de nombreux opposants. L’extrême-droit a prévu de manifester à Goslar le 29 août 2015, sous le slogan «perspectives, pas une migration massive».
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Merci à jidji