Les locataires de la cité Louis Loucheur (5e), pour la plupart des femmes seules et des personnes âgées, vivent un véritable enfer au quotidien.
Elles en ont la voix qui tremble. “Nous venons vous voir parce que nous ne savons plus vers qui nous tourner.” Anne-Sylvie et Sabine, toutes deux mères célibataires, habitent un immeuble de la cité Louis Loucheur (5e). Une résidence à l’apparence tranquille, où tout le monde se connaît, gérée par 13 Habitat. Le souci, c’est que ces locataires et leurs voisins de palier – pour la plupart des femmes seules et des personnes âgées – vivent depuis des mois un véritable enfer, avec l’impression de ne pas être entendus…
“La porte de notre immeuble est régulièrement forcée, témoigne Anne-Sylvie. Dès qu’elle est réparée, elle est cassée. Idem pour le portail de la résidence. La nuit, des personnes vont et viennent dans les escaliers. Il nous est arrivé, à chacune, d’entendre une clé tourner dans nos serrures…”
En avril dernier, c’est la porte menant aux caves qui est forcée. Une dizaine d’entre elles sont squattées, avec pose de matelas, meubles et tapis.
“Le gardien (NDLR, en congés lors de notre venue) nous a raconté qu’il avait dû y ramasser des excréments au sol et y éteindre un départ de feu, s’indigne Sabine. Sans compter que des conduites de gaz y sont reliées à d’autres immeubles”.
Dépôt de plainte et main courante
Les auteurs de ces faits ? “Des jeunes de 14 ou 15 ans à tout casser, décrit Anne-Sylvie. Quand on les interpelle, ils nous insultent ou nous défient du regard. Ils savent qu’on essaie de les stopper.”
Le combat d’Anne-Sylvie ne date, en effet, pas d’hier. En avril dernier, suite au squat des caves, cette femme qui élève seule sa fille handicapée de 20 ans, porte plainte au commissariat du quartier. “Je vis ici depuis neuf mois et suis déjà la bête noire de ces jeunes, confie-t-elle d’une voix blanche. Une nuit, l’un d’eux a escaladé le mur jusqu’à mon balcon et coupé les fils d’étendage, comme pour me signifier que j’avais intérêt à me taire.” (…)