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Pendant une semaine, une quarantaine de scouts musulmans de France (SMF) et d’éclaireurs de la nature (EDLN), âgés de 7 à 11 ans, ont fait camp commun dans le calme de l’institut Karma Ling, centre de la communauté bouddhiste Rimay en France, perché à 800 mètres d’altitude à Arvillard (Savoie), à 40 kilomètres de Chambéry. Au programme : lutte contre les préjugés et “vivre-ensemble”.

Sur le camp, les tentes triangulaires beige des uns et des autres sont bien séparées. Mais les cuisines, côte à côte, font office de point de rencontre obligatoire. Certains repas seulement sont partagés. Le menu végétarien est alors de mise.

“Moi je croyais que tous les bouddhistes étaient chauves”, raconte Angère, 10 ans. En fait « leur prière à eux, c’est comme du yoga. Ils font… rien, mais ça détend », renchérit Romane, 9 ans.

Les différentes organisations françaises de scouts n’ont pas attendu 2015 pour développer leur démarche interconfessionnelle, mais les attentats du début de l’année lui ont donné un nouvel élan. Sous forme de camps ou de rendez-vous plus courts, pas moins d’une vingtaine de rencontres sont ainsi organisées cette année entre jeunes des différentes branches qui composent la fédération du Scoutisme français : laïque, catholique, juive, protestante, musulmane et bouddhiste.

Est-ce que Bouddha est un Dieu ?», «Pourquoi est-ce que les femmes portent un foulard chez vous ?», «Et vous, est-ce que vous faites des ablutions avant de méditer ?» Sous les feuillages de la forêt savoyarde, les questions des enfants s’enchaînent sans que les animateurs aient toujours le temps d’y répondre.

A l’institut Karma Ling, c’est une journée particulière pour les jeunes sur le camp. D’abord parce qu’approche la veillée du soir pendant laquelle ceux qui sont prêts vont devoir prononcer leur « promesse » scoute, rite de passage obligatoire durant lequel un scout s’engage à respecter les « lois » de son mouvement.

Mais aussi, et surtout, car les petits éclaireurs de la nature viennent d’assister à la prière du vendredi des SMF, et au prêche de leur aumônier, axé sur le «vivre-ensemble et la communication non violente». Certains, à genoux sur les mêmes tapis que leurs camarades musulmans, y ont même participé. Ils ont mimé tant bien que mal le cérémoniel et les prières en arabe, sous un chapiteau ouvert sur le ciel et décoré de cordelettes et de mouchoirs colorés.

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