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Après l’attaque terroriste contrée du Thalys, Alexandra Laignel-Lavastine, philosophe et historienne, pousse un coup de gueule. Elle estime que les autorités d’Europe ne prennent pas les mesures adéquates pour enrayer le phénomène djihadiste.

Alexandra Laignel-Lavastine, philosophe et historienne, a publié en mai 2015 La Pensée égarée. Islamisme, populisme, antisémitisme: essai sur les penchants suicidaires de l’Europe (Grasset, 220 pages, 18 €), qui a reçu le Prix de la Licra 2015.

Se pourrait-il qu’après ce nouvel attentat du Thalys, déjoué de justesse à l’instar de dizaines d’autres en France depuis janvier 2015, les gouvernements européens envisagent enfin de se rendre au réel et de sortir de leur somnambulisme? Pour l’heure, ils ne se lassent manifestement pas d’avoir un train de retard. Enfin si l’on ose dire désormai.

Ayoub El Khazzani, le sinistre individu qui a bien failli provoquer un bain de sang dans le Thalys Amsterdam-Paris ce vendredi 21 août — n’eût été le courage de trois jeunes Américains, dont deux militaires chevronnés —, fêtera ses 26 ans le 3 septembre. Encore «un enfant perdu du djihad» victime du racisme, de l’exclusion et de l’islamophobie ?

Probable. D’ici quelques jours, il est à parier que nous verrons fleurir quelques fines «analyses» de ce genre. Dans l’effrayant climat de déni bien-pensant qui continue d’entourer l’ampleur du danger islamiste en Europe — car c’est un fait, l’ennemi est désormais intérieur autant qu’extérieur —, rappelons en effet que la plupart de nos journaux se complaisaient, il y a encore un an, à reprendre en chœur cet euphémisme rassurant. Pieuse sidération. Un «enfant perdu», c’est mignon, cela suscite la bienveillance et la compassion. Et l’endormissement des consciences au passage, de quoi prolonger l’interminable sieste européenne. Du reste, un grand quotidien a choisi de traiter ce «fait divers» (?) en «société» et non dans ses pages internationales. Comme si nous n’avions pas affaire à un fléau désormais planétaire ; comme si Ayoub El Khazzani ne revenait pas de Syrie ; comme si quelque 10 000 jeunes musulmans d’Europe n’étaient pas désormais concernés par le djihadisme ; et comme si leurs mentors leur conseillaient à leur retour d’aller à la plage (encore que depuis la tuerie de Sousse…), au lieu de commettre des attentats contre un Occident honni et mécréant — aurait-on déjà oublié le décapité de l’Isère de la fin juin? […]

Et à quoi bon un plan Vigipirate et des milliers de militaires français déployés sur le territoire national si c’est pour refuser de placer des portiques de sécurité et des agents bien formés à l’entrée des trains, des métros, des lieux publics, des salles de spectacles, des musées? Car oui, nous en sommes là, il serait grand temps d’avoir le courage de le dire et de se le dire calmement à nous-mêmes. Et il faut n’avoir jamais vu des victimes déchiquetées par une bombe pour estimer que ce type de désagrément serait tout à fait intolérable aux Européens gâtés par le sort que nous sommes. De fait, notre ministre, décidément farceur, a choisi de mettre en place un numéro vert pour «signaler les situations anormales» sur notre réseau ferroviaire — on croit rêver. […]

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