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Fusillade dans une zone commerciale, agression d’une ado, meurtre au couteau en pleine rue… À Brest, depuis plusieurs mois, la polémique enfle sur l’insécurité ressentie en ville. Rumeur, instrumentalisation ou réalité ? Notre enquête à Brest et en Bretagne, sur les agressions dites « gratuites », livre de surprenants résultats.

« Bisounours » et « dangereux angélistes » contre « fascistes rampants », « populistes » et « démagogues ». Voici à quoi se résume désormais le débat sur la sécurité, à Brest comme ailleurs. Le Télégramme est donc allé puiser dans les (imparfaits) chiffres de la délinquance du ministère de l’Intérieur pour répondre à la question de base : signale-t-on dans ma ville beaucoup d’agressions ? […]

1. Brest : un record national

Avec un taux de 9,1 plaintes pour 1.000 habitants (1.309 plaintes), Brest se hissait, en 2012, en tête des villes bretonnes pour les violences gratuites. […]

2. Un phénomène ancré dans la durée

2012, année atypique ? Nous avons vérifié et ce résultat approche celui de l’année 2011 (1.192 plaintes, soit 8,2 plaintes pour 1.000 habitants, après Saint-Denis (93), affichant 8,25). Pour 2010, il est beaucoup plus mesuré (987 plaintes, soit 6,65/1.000), même si toujours très élevé, et par exemple distancé par les taux affichés par Marseille (7,1) et Saint-Denis (10 %). En 2008 et 2009, les plaintes pour violences gratuites s’élevaient à 1.338 et 1.321. En 2013, les chiffres brestois, révélés en juillet par le parquet de Brest, font état d’une augmentation (1.361 plaintes), avant de s’effondrer de manière inexpliquée en 2014 (868), inscrivant alors, selon le parquet, et pour cette année-là, la cité du Ponant « dans la moyenne enregistrée dans les circonscriptions de taille comparable ». Pour 2015, ces chiffres repartent à la hausse (596 faits pour le premier semestre contre 417 pour la même période en 2014) et semblent retrouver leur niveau précédent, traduisant une certaine constance du phénomène à Brest.

3. « Plus incités à porter plainte qu’ailleurs »

Difficile de croire que Brest enregistre plus de violences gratuites qu’à Saint-Denis ou Marseille. Plusieurs hypothèses peuvent néanmoins expliquer cela, comme le souligne Christophe Soullez, directeur de l’Office national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) : « Tout dépend si les gens du territoire en question ont tendance, ou pas, à porter plainte (sensibilisation, confiance dans l’action des forces de l’ordre) et si ces plaintes sont bien prises en compte ». « Tout dépend aussi de l’action des services qui prennent en charge les victimes », ajoute Loïck Villerbu, psycho-criminologue et professeur émérite de l’université de Rennes 2.

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