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La solidarité s’organise au Jardin des Olieux. Sur la table de ping-pong, ce soir-là, de l’eau, du jus d’orange, du lait, du riz, ainsi que des fruits et des légumes, apportés par les habitants du quartier. Un peu plus loin, des matelas et des sacs de couchage, récupérés à droite et à gauche. « Les choses, on les fait en actes », explique un bénévole. « On s’organise, on se débrouille », reprend une autre.

30 à 40 jeunes migrants vivent ici depuis le début de l’été. Des Maliens, des Centrafricains, des Guinéens, des Ivoiriens… Tous mineurs. Et francophones, pour la plupart. Zina, 29 ans, habite à proximité. « Moi, je les considère déjà comme mes petits frères », sourit-elle. « Franchement, ce sont des gens biens. Ils ont des passés difficiles. On est là pour les soutenir. Car le minimum, c’est la solidarité », affirme la jeune femme. […]

Prof, Patrice habite à proximité. Il discute avec les uns et les autres, en prenant des notes, sur un petit carnet. « J’essaye de voir comment on peut s’organiser pour que je leur donne des cours. » Patrice est aussi un peu le conseiller d’orientation du jardin. Comme lorsque Mohamed, 15 ans, lui explique vouloir intégrer l’armée. « Si tu veux entrer dans la marine, tu peux le faire à 16 ans. Mais pour l’armée de terre, il faut avoir 18 ans », répond notre homme.

Tous les adolescents ont monté un dossier pour être reconnus mineurs isolés par l’État. Mais l’attente est longue. Trop longue.

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