La menace terroriste a fait fuir les voyageurs européens du Maghreb, de Turquie ou encore d’Égypte. . Un secteur qui représente 450 000 emplois et 7 % du PIB.
Le Tunisiens y croient encore. Les deux mots d’ordre sont : « Il faut nous aider » et « Ça ira mieux en septembre ».
À Sousse, en Tunisie, épicentre du drame du 26 juin, les habitants vivent une interminable attente.
Assis sur son tabouret, Salem Ben Youssef passe la journée à guetter le passage de clients. Souvent en vain.
Autour de lui, les babioles pour touristes s’entassent. Alors Salem passe son temps à surfer sur Internet, à l’affût d’informations sur l’attentat survenu le 26 juin, à deux pas de chez lui, dans un complexe hôtelier de Port El Kantaoui, au nord de Sousse (Tunisie).
Ce jour-là, Seiffedine Rezgui, un étudiant de 25 ans, a ouvert le feu sur la plage toute proche. Puis il a remonté la rue qui mène au magasin de Salem. […]
Pourtant, presque deux mois après l’attaque, la vie semble avoir repris ses droits sur la plage de Port El Kantaoui. Sans doute les parasols sont-ils un peu plus espacés qu’auparavant. Le soleil, lui, est toujours au rendez-vous. Les vagues aussi, au creux desquelles s’entremêlent bikinis et burkinis – équipements pour se baigner voilée. De jeunes hommes armés, en tee-shirts siglés « police », veillent.
Dans les halls de réception des hôtels, on hausse les épaules : «Sur les plages ? Il n’y a que des Tunisiens et des Algériens. Les Européens sont partis. C’est fini. » Le commissariat régional au tourisme abonde : 85 % des touristes de Port El Kantaoui sont maghrébins.
Mais cette clientèle de dernière minute ne suffit pas. Moins nombreux, moins de pouvoir d’achat. Sans compter que le merchandising local (type « Votre prénom gravé en arabe ») ne leur est pas vraiment destiné.
De leur côté, les derniers Européens de Port El Kantaoui se sont repliés sur leurs hôtels. Adieu excursions, marina et balades au milieu des oliviers. « J’ai trop peur », confesse sans ambages Mariola, une Espagnole de 23 ans. […]
Merci à Mielrubis