« La vague est en train de monter ! » L’expression de ce haut-fonctionnaire de la préfecture d’Ile-de-France en dit long sur les arrivées de migrants attendues en région parisienne. Et sur les adaptations du dispositif d’accueil qu’elles nécessitent.
Depuis le 2 juin et l’évacuation du campement du boulevard de la Chapelle — où près de 500 migrants s’entassaient dans des conditions sanitaires déplorables —, les opérations se sont multipliées dans le nord de Paris. Des évacuations, des « mises à l’abri », mais aussi des manifestations, des occupations illégales…
Les migrants évacués des campements sauvages de la capitale (près de 1 300 personnes ont été prises en charge à ce jour) sont conduits dans les 28 centres d’hébergement d’urgence (CHU) pour sans-abri d’Ile-de-France où ils peuvent rester jusqu’à un mois. […)
Avec la montée en puissance des arrivées, depuis le début de l’été, ce dispositif a été considérablement renforcé. Chaque semaine, un « comité de pilotage » rassemblant tous les acteurs du dossier (administrations, associations, organismes sociaux…) se tient à la préfecture de région pour dresser un état des lieux précis de la situation. Combien de places en CHU ? Combien de rendez-vous de migrants dans les préfectures ? Combien d’ouvertures de dossiers de demandes d’asile ?
Une association sociale a même été missionnée pour aider les migrants, souvent totalement perdus dans les complexes procédures d’asile. Des médiateurs sociaux arabophones rencontrent désormais régulièrement les migrants accueillis en CHU pour les aider à traiter leur dossier. […]
Difficile, voire impossible, de chiffrer précisément le nombre de personnes concernées. Le dossier prioritaire de la préfecture de région, c’est le campement d’Austerlitz : un village de tentes qui s’étire sur les quais de Seine dans le XIIIe et qui « abrite » désormais 300 à 400 migrants.
Mais il y a aussi des petits campements (100 à 150 occupant au total selon les autorités) qui se sont récemment reformés aux abords du métro La Chapelle. Sans parler du « squat » du lycée Jean-Quarré (XIXe, lire ci-dessous). Ce bâtiment scolaire désaffecté compterait aujourd’hui plus de 250 occupants.
« Avec la Ville de Paris, nous continuons à recenser les bâtiments vacants où des centres d’accueil pourraient rapidement être créés. Il va nous falloir ouvrir encore plus de places d’hébergement », confirme-t-on à la préfecture de région.
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