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Après l’attentat déjoué du Thalys, les citoyens doivent s’habituer à prendre leur part dans la lutte contre la menace djihadiste, prévient Yves Trotignon, ex-agent de la DGSE. Il leur recommande «d’apprendre à vivre avec l’inacceptable » et leur conseille la « résilience ».

La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression et se reconstruire. ( Source

Face à la menace terroriste, réelle mais qu’il convient de ne pas surestimer, la résilience est la priorité. Elle doit être encouragée, puisqu’il doit être admis qu’il est impossible d’identifier tous les projets d’attentats, d’intercepter tous les djihadistes. Les citoyens ont raison d’attendre de leurs services un engagement permanent et l’efficacité la plus élevée possible. Mais ils doivent aussi prendre leur part de la menace djihadiste en l’acceptant comme faisant partie, pour encore des années, de leur quotidien et admettre qu’une fuite en avant n’apportera qu’une illusion de sécurité. Il n’y a nul renoncement ici, mais une nécessaire prise de conscience de cruelles réalités ».

Les groupes djihadistes ont choisi de favoriser les actions isolées, qu’ils les aient commanditées et soutenues, ou qu’ils les aient simplement encouragées à l’aide d’une propagande aisément accessible (qu’il est illusoire de vouloir faire disparaître d’Internet), en faisant appel à tous les volontaires disséminés dans nos pays.

Le nombre de suspects, leur dangerosité parfois difficile à évaluer, la rapidité avec laquelle ils décident d’agir, le plus souvent de façon totalement autonome, sont autant de difficultés qui confrontent les services à leurs limites.

L’impuissance apparente des services ne devrait pas être exagérée, ni conduire à des décisions précipitées, dictées par l’angoisse. Face à une menace d’une terrible complexité et qui, de toute évidence, est portée par des centaines – des milliers ? – de terroristes potentiels, est-il, par ailleurs, raisonnable de demander à la communauté française du renseignement une infaillibilité dont nous savons tous qu’elle n’est pas de ce monde ? Peut-on se protéger de tout et de tous, alors que les djihadistes, en mission ou indépendants, peuvent frapper à Paris ou en province, dans les centres commerciaux ou les transports ? Peut-on vraiment tout sécuriser, les trains et les voies ferrées, le métro et ses tunnels, les centres commerciaux, alors que les terroristes attaquent des passants dans la rue ? […]

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