Les Havrais ont montré aux policiers une vision bien personnelle de la solidarité familiale : entre mots et coups.
«Ça a été plusieurs minutes de lutte », décrit le rapport des policiers qui ont dû faire face aux quatre frères havrais, ce 21 août. Seul l’un sera relaxé. L’aîné était « dans une furie totale », ajoute-t-on. « Un vrai animal », « on avait l’impression qu’il ne se contrôlait pas ». Le tout pour un simple refus d’obtempérer.
Les policiers souhaitent contrôler Malik, 22 ans, jeudi 20 août. Au guidon d’une moto de cross, il n’a pas marqué un arrêt, rue Louis-Lumière, au Havre. Il met les gaz lorsque la patrouille lui ordonne de se garer. Il accélère encore quand il est revu avenue du Mont-Gaillard.
Une seconde fois, les policiers perdent sa trace. Le garçon déjà connu de quatre antécédents pénaux emprunte des trottoirs. La main n’est remise sur lui que le lendemain. L’interpellation est des plus difficiles. Un coup de poing est porté à un agent. Malik se débat tant qu’un étranglement doit être pratiqué. […]
Deux heures plus tard, les policiers effectuent une perquisition au domicile familial du quartier du Bois-de-Bléville autour duquel se trouvent vingt à trente personnes. Parmi eux, les frères. Moussa, 30 ans et une dizaine de mentions au casier judiciaire, se dit le « chef de famille », en l’absence momentanée de ses parents. L’aîné au bracelet électronique à la cheville porte à son tour un coup de poing. Dans ses poches, il y a deux morceaux de cannabis.
Alassane, 19 ans, est également en possession de résine et de 820 €. Il se contente d’insulter. « Il y avait du « bleu » partout. Je leur ai demandé ce qu’il se passait. Ils n’ont pas voulu me répondre », se défend Alassane. Parce qu’il n’a qu’un précédent au casier, il écope d’un travail d’intérêt général de 140 heures.
Malik et Moussa n’ont pas la même chance. Ils sont condamnés à purger six et douze mois de prison ferme. Sadio à qui il était reproché d’avoir tenté d’ouvrir la portière du véhicule de police où se trouvait Malik est relaxé. […]