Oussama Hamdane représentant en relations internationales du Hamas palestinien. Le leader islamiste palestinien a été invité en Algérie, dans le cadre de l’université d’été du Front du changement qui s’est tenue du 23 au 29 août. El Watan Week-end l’a rencontré.
[…]Lors de votre intervention, vous avez beaucoup parlé de «la nation arabe». Ne pensez-vous pas que le courant islamiste, avec à sa tête le mouvement des Frères musulmans, a une part de responsabilité dans son déclin ?
Il est vrai qu’à une certaine période, quelques-uns ont essayé de confronter la pensée islamique à l’identité arabe. Ce qui est un faux débat, puisque l’islam respecte les identités des nations. L’islam a plutôt encadré les identités sous la même pensée religieuse. […]
Aujourd’hui, dans le cadre des changements que traverse notre région et l’aspiration de nos jeunes à un avenir meilleur, c’est encore une fois l’identité qui en prend un coup, puisqu’elle est mise à l’écart. Alors que l’identité arabe est une composante essentielle de la pensée islamique. Je pense que la base de la renaissance de cette nation est de retrouver son identité arabe, qui est l’essence-même de son existence, sans trop chercher à la séparer de la religion. Puisque notre religion préserve l’identité et dégage le meilleur en elle, au lieu de faire de l’identité nationale une appartenance d’exclusion, elle devrait être le point qui fédère le monde arabe.
Où en est aujourd’hui ce «monde arabe» lié par la langue dans la cause palestinienne ?
Il est clair qu’avec ce qui se passe dans le monde arabe, la cause palestinienne semble perdre du terrain. […] Cependant, ce que nous vivons en ce moment malgré les douleurs est en soi comme un début de renaissance arabe, qui fera naître des courants plus audacieux pour affronter le sionisme. Ce qui se passe actuellement est très important pour nous : les révoltes, elles sont un signe de bonne santé et sont une étape dans la construction et le développement d’un pays.
Il a fallu deux guerres mondiales à l’Europe pour qu’elle construise son économie. Nous avons seulement besoin de réorganiser nos priorités et de faire des concessions entre nous pour dépasser les conflits idéologiques. Donc, je pense qu’on est dans le bon chemin. […]
L’Algérie est pour nous un exemple de lutte contre le colonialisme puisque seule la résistance a pu libérer votre pays. .[…]