Pour l’avocat Asif Arif, après l’incendie de la mosquée d’Auch (Gers) les mosquées ont besoin d’une protection policière, mais surtout d’un plan structurel de la part de l’État.
Ne faudrait-il pas favoriser une protection policière renforcée autour des lieux de culte musulman ? Aujourd’hui plus que jamais, les musulmans ont besoin de cette coopération des forces de l’ordre. Il faudrait également permettre aux policiers de comprendre que la protection des lieux de culte musulmans n’est pas simplement la protection d’une mosquée : c’est la préservation du patrimoine de la France et c’est également une mission de défense nationale.
Après l’incendie de la mosquée d’Auch, on ne se pose plus vraiment la question de la sémantique : l’islamophobie est bel et bien présente dans notre pays.
Il faut dire qu’à force de confondre toutes les questions de société (immigration, banlieues, islam), nous avons peut être contribué à ce climat délétère à l’égard d’une communauté musulmane quasi-unanimement intégrée, républicaine et avant tout française.
Il faut rappeler que cette mosquée avait déjà fait l’objet d’humiliations. Lors des attentats de Paris et de Vincennes, des lardons avaient été jetés par-dessus le portail. À Mérignac, un explosif (bricolé sous forme de cocktail molotov) ont été lancé contre une mosquée.
La meilleure réponse face à Daech demeure la réponse des musulmans, ce qui suppose que l’Occident, et plus précisément la France, soit fière de sa communauté musulmane – laquelle existe à tous les niveaux socio-économiques de la population française, qui contribue à l’économie et paie des impôts. […]
On ne se rend pas compte que c’est l’islam, ramené dans sa forme originelle, qui peut permettre de lutter contre la radicalisation. Il suffit pour cela de pousser la communauté musulmane de France à venir s’exprimer pour faire état de son ressentiment. Le délaissement n’a jamais été la solution au contraire, il fait l’apanage du terrorisme. […]