Sébastien Brousse est inquiétant. Même son avocate le reconnaît. Ce SDF de 31 ans « fait peur ». Car on ne sait pas très bien qui se cache derrière sa barbe de converti à l’islam. Est-il un marginal violent, ex-délinquant, qui a trouvé spiritualité et apaisement dans la religion ? Ou, au contraire, un révolté en voie de radicalisation ? Face au tribunal de Nancy, ce vendredi, le trentenaire a d’abord tenté de présenter le premier visage. Celui de la tolérance. « Je garde une distance de sécurité par rapport à la religion », affirme ainsi ce grand lecteur du Coran et de ses diverses interprétations.
Mais on ne trouve nulle trace de « distance de sécurité » dans son comportement du 8 janvier. Au lendemain du massacre à la rédaction de Charlie Hebdo, il est allé se balader en djellaba au milieu d’un rassemblement sur la place Stan en hommage aux victimes. Et il s’est mis à hurler des propos faisant l’apologie des tueurs qui ont abattu les journalistes et dessinateurs du journal satirique. « C’est bien fait pour leur gueule à ces fils de p… », a-t-il crié en substance.
Mais dès que le président Stanek gratte le vernis, le prévenu reconnaît vite qu’il a aussi (voire surtout) balancé des propos violents contre les dessinateurs de Charlie Hebdo « à cause des caricatures ». Les enquêteurs ont d’ailleurs retrouvé chez lui un DVD du documentaire sur le procès dont le journal satirique a fait l’objet en 2007, suite à la publication de caricatures de Mahomet. L’anti-Charlie de la place Stan apparaît dans ce doc. Il est interviewé parmi le public qui se trouve dans la salle des pas perdus du tribunal de Paris. Et il tient déjà des propos qui font froid dans le dos : « Je suis déjà allé en prison, j’ai rien à perdre, je suis prêt à faire le kamikaze ! »
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Merci à Bobbynette