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Douze millions d’élèves retrouvent mardi le chemin de l’école. Pour les enfants de clandestins arrivés cet été, c’est une première.

Quelques-uns n’iront pas à l’école mardi. Bold, venu de Mongolie en février, n’a pas réussi à inscrire son fils, âgé de 5 ans et demi.

Il existe des proviseurs réticents, décrypte le bénévole de l’Adjie (‘Adjie, un collectif d’associations). Mais dans 95% des cas, on trouve un débouché. Parce que ces jeunes migrants choisissent des secteurs peu prisés par les Français : restauration, bâtiment…”

“Les ­migrants attendent la rentrée avec impatience. Ils touchent au maximum 432 euros par mois de l’aide sociale à l’enfance [ASE] et ne peuvent rien faire”.

Ils ont fui la Tchétchénie, le Congo, le Sénégal, l’Arménie ou l’Ukraine… mais leur préoccupation, ce jour-là, c’est la rentrée des classes. Ce vendredi, à la Coordination de l’accueil des familles demandeuses d’asile (Cafda) de Paris, une vingtaine de parents viennent chercher les bons pour un kit scolaire. En échange de 5 euros, ils recevront ensuite crayons, cahiers et sac pour la rentrée 2015. En attendant, les migrants patientent dans la cour, confiant leurs espoirs et craintes avant le jour J.

Certains, exilés depuis peu, semblent perdus. Comme Marie* (Certains prénoms ont été changés.), une Congolaise de 34 ans débarquée le 18 août en raison des “problèmes politiques”. Là-bas, ses trois enfants étaient scolarisés. Mais ici, quel niveau auront-ils? Un rendez-vous est calé demain à l’école. “Pour mon aînée de 11 ans, on m’a dit : ‘On verra si elle va au collège ou en primaire.’ ” Elle repart avec un bon pour un kit collège, mais rien pour les deux petits qui entrent en primaire. Pas le temps de demander d’explications : “J’ai laissé mes trois enfants seuls à l’hôtel. Avec eux, impossible de frauder pour venir en transports.

Anne, arrivée deux mois plus tôt, ne quitte pas sa fille Daria, une blondinette de 9 ans. Il y a deux ans, cette journaliste ukrainienne visitait Paris en touriste. Aujourd’hui, elle n’a plus rien. Au pays, sa fillette suivait des cours de violon, de piano, et rêvait de devenir designer. Mardi, elle sera scolarisée à Mantes-la-­Jolie, à côté de leur hôtel social, et intégrera une “classe spéciale pour les enfants qui ne parlent ni français ni anglais“. “Elle a été surprise quand je lui ai dit qu’on restait ici, confie sa mère. Maintenant, elle attend. Elle est excitée, mais elle a aussi peur.” […]

Pour d’autres familles, c’est déjà la deuxième ou la troisième rentrée scolaire en France. Fatou, 32 ans, est arrivée en janvier 2014 avec ses deux filles, menacées d’excision. […]

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