L’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Oman, Bahreïn et les Émirats arabes unis n’ont jusqu’à présent proposé aucune place d’accueil aux réfugiés syriens.
Ce week-end, dans les pays du Golfe, le hashtag en arabe #Accueillir-des-réfugiés-syriens-est-un-devoir-du-Golfe a été très populaire sur Twitter. Le site Albawaba a recensé et traduit quelques-uns de ces tweets.
En décembre dernier, un rapport d’Amnesty international notait en effet que les six pays du Golfe –soit l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït, Oman, Bahreïn et les Émirats arabes unis– n’avaient proposé aucune place d’accueil aux réfugiés syriens.
Dans un éditorial pour le magazine Quartz, le journaliste Bobby Ghosh écrit que ces pays devraient avoir honte. Selon les estimations d’Amnesty international, la Turquie a accueilli 1,6 million de réfugiés syriens, le Liban 1,1 million, la Jordanie 620.000, l’Irak 225.000 et l’Égypte 140.000.
«Les gouvernements saoudiens, qataris et émiratis savent très bien que les pays musulmans qui accueillent des Syriens ont beaucoup de mal à gérer un tel afflux.»
Construction de logements
Le journaliste admet que ces gouvernements ont donné beaucoup d’argent aux pays d’accueil pour soutenir leurs opérations humanitaires envers les demandeurs d’asile, mais, selon lui, cet argent ne doit pas remplacer des aides encore plus concrètes:
«Le plus logique serait que de nombreux réfugiés soient acheminés de la Jordanie vers l’Arabie saoudite, via la longue frontière commune entre les deux pays.»
Bobby Ghosh explique que ces monarchies pétrolières sont particulièrement à même de construire rapidement des logements pour réfugiés:
«Les grandes entreprises de BTP qui ont construit les tours étincelantes de Dubaï, Abou Dhabi et Riyadh devraient être appelées à créer des abris pour les réfugiés. L’Arabie saoudite a beaucoup d’expérience en matière de gestion de visiteurs en grand nombre: chaque année, le pays accueille des millions de pèlerins qui font le hajj à la Mecque. Il n’y a aucune raison que ce savoir faire ne puisse être utilisé à des fins humanitaires.»
Ghosh précise que cet appel à l’action ne revient pas à dédouaner les pays européens qui rechignent à faire des efforts ou ne veulent que des demandeurs d’asile chrétiens. Les critiques adressées aux pays d’Europe sont valables et doivent continuer, résume Ghosh, mais il faut aussi faire pression sur les pays du Golfe.