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Pour Lilian Alemagna, journaliste à Libération, “la peur de l’extrême droite” empêche le gouvernement de faire davantage pour accueillir les clandestins.

Une gauche sans assez de cœur ? Interrogés avant le discours du Premier ministre à La Rochelle, plusieurs ministres justifiaient la realpolitik du gouvernement. «On est bon sur l’aspect sécuritaire», expliquait l’un d’eux. Un de ses camarades résumait aussi le dilemme socialiste : «Comment accueillir davantage de personnes dans des conditions dignes sans faire monter Le Pen ?» Avec une droite, dont certains leaders tiennent des propos se rapprochant de ceux de l’extrême droite, les hauts dirigeants ont voulu couper l’herbe sous le pied de leurs opposants, mais restent tétanisés à l’idée d’être accusés de créer un «appel d’air». Et de permettre à Marine Le Pen d’engranger sur le registre de l’«invasion» et d’une «gauche laxiste».

«Les Français veulent de la protection», dit-on dans les rangs socialistes, alors pas question de se montrer trop ouverts. Et tant pis si cela choque la «gauche morale», comme l’appelle un ténor PS. «Il y a des peurs en France très fortes parce que notre société est très figée», souligne un ministre. Mais sentant les critiques monter dans leur camp et voyant surtout la droite coller au Front national, tandis que leur alliée allemande, Angela Merkel, faisait le choix de l’ouverture, on a vu à La Rochelle que les socialistes commençaient à se décomplexer sur le sujet. Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, s’est notamment fait applaudir en lançant que «ces hommes et ces femmes ne viennent pas prendre notre boulot, mais pour sauver leur peau». […]

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