(…) Abdallah Ebdi a livré hier un témoignage accablant à la presse turque, à l’agence Dogan. “Nous avions des gilets de sauvetage mais le bateau a subitement chaviré parce que des gens se sont levés. Je tenais la main de ma femme. Mais mes enfants ont glissé de mes mains”. L’accident s’étant produit de nuit, il s’est avéré très difficile de venir en aide aux personnes tombées à l’eau. “Il faisait noir et tout le monde criait. C’est pour ça que ma femme et mes enfants n’ont pas pu entendre ma voix”.
Dans l’eau, le père d’Aylan a retrouvé ses enfants, mais il n’a pu que constater, en pleine nuit, harrassé par la fatigue, qu’il était trop tard. Tima Kurdi donne davantage d’éléments aux journalistes de France 24 : “Lorsque deux petits étaient dans ses bras, il a essayé de les retenir de toutes ses forces, il a fait ce qu’il a pu. Il a d’abord vu que le plus grand, Ghaled, était mort, il a donc lâché son corps pour s’occuper d’Aylan. Mais il était aussi mort, il avait du sang qui coulait des yeux. Il les lui a fermés et a laissé partir son corps”. Quelques instants plus tard, c’est son épouse qu’il retrouve : “Il m’a dit : ‘Elle était là, méconnaissable, elle flottait, remplie d’eau'”.
(…) L’Internaute