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Moins d’une centaine de personnes se sont rassemblées, en fin d’après-midi à Lyon, samedi 5 septembre, pour signifier leur soutien aux migrants. La faible participation déçoit profondément les présents, dont beaucoup sont militants dans des associations humanitaires. L’appel est passé par des réseaux sociaux, sans être déclaré officiellement à la préfecture.

Isabelle Moulin, 50 ans, a eu l’idée de réactiver « le concept des parapluies » pour fédérer les volontaires. Au début des années 2000, une campagne de sensibilisation pour Forum réfugiés, principal organisme d’accueil de migrants à Lyon, avait utilisé des parapluies blancs avec ce slogan adressé aux populations en détresse : « un petit coin de parapluie pour un coin de paradis. »

Lorsqu’un parapluie s’ouvre au milieu de la grande place Bellecour, c’est effectivement le signal pour ceux qui ne croyaient plus à la manifestation, faute de participants. « Je pensais que Lyon était une ville humaniste et qu’elle se serait mieux mobilisée », estime Virginie, 36 ans, venue de Villeurbanne avec son bébé. « Je ne comprends pas qu’on ne puisse rien faire, on a les moyens d’organiser de l’accueil dans les communes, les villages. »

La seule prise de parole publique est celle d’Olivier Brachet, 67 ans, ancien directeur de Forum réfugiés, élu démissionnaire de la municipalité de Gérard Collomb, qui appelle à un rendez-vous le 14 septembre prochain, date d’une réunion européenne sur la question des migrations.

« Il faut pousser les responsables politiques, les inciter à une répartition des populations entre les pays européens, en France, il faut que l’effort d’accueil soit partagé, tous les départements devraient être concernés. »

« On peut accueillir pleins de personnes dans différents endroits », est persuadée Maud Dreano, 39 ans, une bretonne arrivée à Lyon depuis trois ans, qui porte un parapluie avec des # suivis de mots-clés : dignité, réfugiés. « Je serais prêt à accueillir chez moi s’il le faut, les Français sont frileux sur la politique de l’immigration, c’est la première fois qu’un tel mouvement se produit en Europe, il est indispensable de réagir », dit Marc Dinguirard, 67 ans, habitant de Lyon 3, écharpe blanche autour du cou.

« Hollande a raison de pousser au niveau européen mais ouvrir les frontières c’est la boîte de Pandore, on va accorder des droits d’asile mais les autres ? Les Français sont contre en majorité et la peur de l’islam qui s’ajoute et se mélange à tout ça, c’est compliqué », analyse Jean Costil, 73 ans, ancien président de la Cimade à Lyon. Dans l’assistance à la moyenne d’âge élevée, Georges, 67 ans, se dit choqué par les images de murs et de grillages qui fleurissent sur le sol européen. « Avant c’était les régimes communistes qui faisaient ça », dit cet ingénieur à la retraite, retiré à Caluire. […]

Le Monde

Merci à Asimov

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