« L’Europe n’a pas les moyens de s’opposer à cette immigration est un leurre et un fantasme. Cela ne sert à rien, c’est comme vouloir empêcher la nuit de s’opposer au jour. »
François Gemenne, chercheur en sciences politiques à l’université de Liège, en Belgique, et au centre de relations internationales de Sciences-Po Paris, a écarté l’idée d’un seuil d’accueil au-delà duquel il ne serait plus possible d’accueillir des réfugiés.
“Lorsqu’on voit l’Allemagne qui accueille 800 000 demandeurs d’asile, c’est-à-dire 1% de sa population, on a tendance à se dire ‘C’est trop, ils n’y arriveront jamais !’ Mais on voit que l’Allemagne y arrive très bien, explique le spécialiste des migrations. On voit même que cet accueil des réfugiés est devenu un motif d’union et de fierté nationale. La société allemande est aujourd’hui radieuse et apaisée, et son exemple montre que l’accueil est possible.“
Pour François Gemenne, cet accueil demande certes un investissement, mais surtout “énormément de courage politique”. “Il ne faut pas nier les coûts que cela a, et cela ne se fait pas du jour au lendemain. L’Allemagne est en train de s’engager dans un long processus”, détaille-t-il.