Extraits d’une tribune de Sacha Reingewirtz, président de l’Union des Etudiants Juifs de France, sur l’accueil des clandestins.
Nous ne voulons pas d’une Europe repliée sur elle-même qui, à l’instar du hongrois Victor Orban, ne voit dans ces réfugiés qu’une «menace pour l’identité chrétienne».
Fallait-il attendre la vision glaçante d’un enfant syrien, Aylan Kurdi, réfugié de Kobané et mort noyé aux côtés de son frère et de sa mère dans la Méditerranée, pour provoquer une prise de conscience sur une situation tragique qui s’éternise depuis des mois ? […]
Nos sociétés doivent aujourd’hui élaborer l’accueil autrement et apprendre à vivre avec des gens différents. Il en va de la préservation de nos valeurs juives comme de celles de nos idéaux républicains.
En tant que juifs, héritiers d’une histoire émaillée d’exils et de persécutions, cette situation inhumaine nous interpelle, comme une injonction à l’action : nous ne pouvons plus détourner notre regard. Ces familles qui chavirent sont le miroir d’un passé pas si lointain où les nations du monde fermèrent les yeux devant notre détresse. Juifs, nous n’oublions que nous avons été étrangers dans de nombreux pays […].
Dans un espace construit autour de la liberté d’aller et venir, l’Europe retrouvera son honneur en trouvant des solutions pour permettre à ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants de se reconstruire dans un environnement apaisé qu’ils désirent ardemment. […]