Originaires d’Haïti, d’Algérie, d’Équateur ou d’Irlande, des enfants américains évoquent les réflexions désobligeantes dont ils font parfois l’objet.
Ils vivent tous aux États-Unis depuis des années, certains y sont même nés. Métisses, nés de parents algériens, irlandais, haïtiens, écossais ou indiens, une dizaine d’enfants racontent dans le cadre de l’émission “Avoir 12 ans, l’année où tout change” (en anglais) diffusée sur New York Public Radio (WNYPR) le racisme ordinaire qu’ils subissent au quotidien.
“Une fois, j’ai apporté un plat de mon pays à l’école, raconte une jeune fille dont les parents sont vénézuéliens, tout le monde le regardait avec dégoût, se demandait ce que c’était. J’ai pleuré, parce que je me suis dit que quelque chose n’allait pas avec mes origines, que j’étais différente.”
La plupart ne mettent pas le mot “racisme” sur les remarques, les regards qu’ils endurent, mais comprennent que “ce n’est pas normal”: “Quand j’étais plus petite, une fois, je suis allée au restaurant avec ma famille”, se souvient une jeune fille afro-américaine, “ils nous ont fait payer à l’avance, au cas où on ne paie pas après le repas. J’ai trouvé ça assez triste.”
Elle a également été témoin de cette réflexion : “Elle ne doit pas être éduquée parce qu’elle est noire.” Après la tuerie de Charleston en juin 2015, la mort du jeune Michael Brown à Ferguson en 2014, la question raciale reste l’un des enjeux les plus importants des États-Unis.