L es musulmans s’insurgent contre la hausse du prix des agneaux, de 110 à 280 euros pour une bête de 20 kg.
Il y a une semaine, un agneau de vingt kilos se vendait 110 €. “Aujourd’hui, une bête vivante pesant trente kilos se négocie à 280 €. C’est de l’abus”, tonne Mohamed Jaffal, représentant de la mosquée El Fath de Valdegour.
Il faut dire qu’à l’approche de l’Aïd al-Adha, la grande fête du sacrifice programmée le 24 septembre, les prix fixés par les éleveurs s’envolent… Toujours plus haut, d’après le Nîmois. “L’an dernier, on payait 220-230 €.” Aux côtés d’Abdallah Zekri, secrétaire général du Conseil français du culte musulman et président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, Mohamed Jaffal appelle donc “les musulmans à boycotter la fête du sacrifice, une fête qui n’est pas une obligation. On en a marre d’être considérés comme des vaches à lait. On demande aux pouvoirs publics d’intervenir”.
Manque d’abattoirs
Parallèlement à cette hausse graduelle des prix des animaux, la communauté nîmoise se retrouve confrontée, toujours et encore, à un manque d’abattoirs. “Beaucoup se rendent à Arles ou Avignon, car la région Languedoc-Roussillon est sinistrée sur ce plan-là”, précise Abdallah Zekri. Avec, pour principale conséquence, des situations illégales qui se développent dans les quartiers : “À Valdegour, les gens tuent les agneaux dans les baignoires ou les garages”, constate Mohamed Jaffal. Des agneaux qui, si cet appel au boycott est entendu, devraient être moins nombreux, cette année, à être sacrifiés.