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Extraits de la chronique d’Alain Duhamel intitules « Marine Le Pen, première décliniste de France » dans Libération.

Face au flot de réfugiés, jamais la présidente du FN n’a été aussi brutale. Le ressort du parti, c’est encore et toujours la xénophobie et le nationalisme.

Une France fascinée par la force et par la violence, attirée par tous les despotes en place, rejetant les valeurs historiques de la République.

Pour la figure dominante du nationalisme français, seul compte l’égoïsme sacré. Pas un centime de plus pour les étrangers, une larme pour les victimes d’exodes imposés, aucune émotion, compassion. L’étranger, c’est l’autre. Le demandeur d’asile, c’est un mendiant intempestif. L’immigré, c’est l’envahisseur et le musulman, le diable. Jamais Marine Le Pen n’a été aussi franche, aussi brutale, aussi elle-même que face à ces symboles désespérés de la tragédie humaine.

Cette dureté, cette insensibilité, cette inhumanité, même devant une photo d’enfant mort qui touchait au cœur le monde entier, ne sont pas une surprise. L’extrême droite n’est jamais passée pour un rassemblement de philanthropes ou d’âmes compatissantes. […]

Les dirigeants du FN n’ignorent pas qu’une bonne moitié des Français traumatisés par la crise, à la recherche perpétuelle de boucs émissaires, partagent et soutiennent leur combat et en font même le drapeau d’un patriotisme dévoyé.

La xénophobie n’est pas impopulaire et le nationalisme se porte mieux que la fraternité européenne ou que la solidarité internationale. Les mauvais sentiments renforcent l’extrême droite.

[…]

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