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L’Europe est d’accord pour accueillir les réfugiés “qu’il faut protéger” mais les migrants économiques ont selon ses dirigeants “vocation à être reconduits à la frontière”. Une manière d’entériner l’idée selon laquelle “l’immigration est un problème” et qu’elle doit rester exceptionnelle. Pour Eric Fassin, sociologue, la réhabilitation des réfugiés est un début.

L’idée que l’immigration est une chance n’a pas encore gagné les esprits des élites.

En France, “le problème de l’immigration” renvoie toujours au “problème de l’intégration”. Mais quel est ce problème ? Si les immigrés et leurs enfants ont du mal à “s’intégrer”, c’est parce que notre société refuse de les intégrer. On les met à l’écart, et on leur reproche d’être à part. On leur impose une différence dont on leur fait grief. Le problème, ce n’est donc pas que ces gens soient différents (par leur culture, leur religion…), mais qu’on les traite différemment – autrement dit, le problème, c’est la discrimination.

– Le mot “réfugié” avait quasiment disparu du langage politique. Il y a deux semaines, dans la presse, quand le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) utilisait ce mot, on traduisait en français par “migrants”. C’est seulement depuis quelques jours qu’à l’exemple du président de la République on redécouvre ce vocable. Or, confondre tous les migrants en une seule catégorie, c’est effacer la distinction juridique. Le droit d’asile a été dissous dans ce qui nous était présenté comme “le problème de l’immigration”. […]

S’il faut déplorer ce partage, parce qu’il est cruel, on peut aussi espérer que son absurdité finisse par le remettre en cause. Quand l’Allemagne s’engage à accueillir des centaines de milliers de réfugiés, on nous explique doctement qu’elle en a besoin – démographiquement, mais aussi économiquement. Mais pourquoi a-t-il fallu attendre l’afflux de réfugiés pour s’en apercevoir ? Et dès lors, pourquoi ne pas accueillir aussi des migrants économiques ? […]

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