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La brusque accélération des mesures politiques en faveur des réfugiés réjouit professionnels et bénévoles de l’aide sociale… autant qu’elle provoque leur incompréhension et celle d’une partie de l’opinion.

La pénurie crée un effet de tri et de concurrence“, admet Christophe Robert, de la Fondation Abbé-Pierre, auprès de Rue 89. Ce mot de “concurrence” entre différents publics, peu le reprennent malgré tout à leur compte.

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé jeudi 10 septembre l’ouverture de six nouveaux centres d’hébergement à Paris (plus un à Bourg-la-Reine) […]. A Saint-Etienne, à Lille, à Rennes, mais aussi dans des territoires ordinairement marqués par la pénurie de places d’hébergement d’urgence, les offres d’accueil des pouvoirs publics commencent à affluer de tout l’hexagone.

Alors que le compte à rebours vers l’hiver est déjà lancé, cet afflux de solidarité ultra-ciblé fait grincer bien des dents chez les défenseurs habituels du fameux “SDF de souche” sur les réseaux sociaux, certains se trouvant un soudain intérêt pour les sans-abri. Y compris chez ceux qui ont l’habitude de taper sur les “assistés”.

Car ce genre d’opposition entre “nouveaux réfugiés” et précaires “déjà sur place” n’est pas totalement sans fondement. Mi-juin, “L’Humanité” se faisait ainsi l’écho de l’expulsion “d’une trentaine de SDF, habituellement logés au centre d’accueil de Nanterre”, afin d’y accueillir à la place les migrants expulsés de Paris, une information que confirmait un communiqué de la ville. […]

Cela fait des années que les communes nous répondent, à nous et à la fondation Abbé-Pierre, qu’elles n’ont ‘pas de foncier’… Et tout à coup, on s’aperçoit qu’il suffit d’une mobilisation des opinions françaises et européennes pour que les solutions qui n’existaient pas hier apparaissent”, s’interroge Florent Gueguen.

On attend des confirmations. L’autre enjeu sera d’éviter la concentration à Paris, de répartir les centres d’accueil sur l’ensemble du territoire. Dans certaines régions, très peu de maires sont prêts“, prévient Florent Gueguen. Il faut dire qu’il y a une échéance électorale dans trois mois. Mais dans trois mois, ce sera aussi l’hiver.

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