Chaque année, la ville croate de Sinj organise une joute chevaleresque afin de célébrer la victoire de 1715 contre les Ottomans et de rendre hommage à la Vierge Marie, protectrice de la cité.
Dimanche 9 août, à Sinj, Croatie. Cinq mille personnes s’entassent dans les tribunes, sous l’implacable soleil dalmate. Un murmure général, empreint d’attente et de respect, accueille le cavalier Frano Ivkovic lorsqu’il s’engage sur la piste de sable. Toque en fourrure, dolman et brandebourgs : l’homme a fière allure, tout droit sorti du Sceptre d’Ottokar et de la Syldavie d’Hergé. Sanglée pour l’apparat, chamarrée d’argent, sa monture n’est pas en reste.
Lorsque le tandem magnifique s’élance, le silence se fait. La tension, perceptible, monte au fur et à mesure que le bruit du galop se rapproche. Un cliquetis, puis la catharsis! «U sridu!» («Au milieu!») Un seul cri pour un seul homme jaillit de toutes les poitrines. Coups de canon, fanfare de cuivres et ovations de l’assistance. En plaçant sa lance au centre d’un anneau de fer sur un cheval à 60 kilomètres à l’heure, Frano Ivkovic vient de remporter la Sinjska Alka, …