Echange avec le journaliste
Ce que le journaliste Alexandre Capron juge être de la désinformation, c’est qu on ait dit que le bûcher était composé de vêtements donnés par les association alors que ce seraient des vêtements donnés par des particuliers. (sic)
Face à l’arrivée de dizaines de milliers de migrants en Europe, des internautes, le plus souvent sympathisants de groupuscules d’extrême-droite, n’hésitent pas à relayer de fausses informations sur les réseaux sociaux. Objectif : convaincre par tous les moyens qu’il ne faut pas accueillir ces nouveaux arrivants. Tour d’horizon avec huit intox décryptées.
(…) 2. Le raccourci : “Les réfugiés brûlent les vêtements qu’on leur donne”
Le 6 septembre, le média local Nord littoral explique que des pompiers sont intervenus pour maîtriser un incendie dans la “jungle “, lieu où sont installées les tentes des réfugiés à Calais, après une distribution d’habits par des associations. Le lendemain, le site d’extrême-droite Fdesouche reprend l’information et la photo de la scène en les titrant comme suit “Les associations offrent des vêtements aux migrants, ils en font un bûcher”.
Pourtant, en regardant de plus près on constate que les paragraphes choisis par le site d’extrême-droite éludent volontairement tous les détails sur le contexte de cette scène. Seule l’intervention des pompiers et le fait que des vêtements ont brûlé sont publiés, avec un lien vers le site du Nord Littoral. France 24 a contacté, Christian Zanchi, le président de l’association l’Auberge des migrants à Calais pour avoir davantage de détails
Ce jour là, beaucoup de familles belges étaient venus de leur propre initiative apporter des vêtements, dont la plupart n’étaient pas adaptés aux besoins des réfugiés. La distribution a été faite anarchiquement, et à l’issue de la journée, il restait beaucoup de vêtements ce qui a entraîné des tensions et des bagarres entre migrants qui voulaient se les accaparer probablement dans le but de les vendre. Il y a bien eu un feu, mais en tout cas, ça n’a rien à voir avec le refus de l’aide apportée. D’ailleurs, il est très fréquent que des piles de vêtements soient brûlées lorsqu’elles ne trouvent pas preneur pour éviter qu’elles encombrent le bord de la route ou qu’elles créent des tensions inutiles.
(…) France24