À l’occasion du Salon musulman du Val d’Oise, la conseillère régionale PS Céline Pina répond aux questions d’Isabelle Kersimon. Elle dénonce à la fois le clientélisme et le communautarisme qui caractérisent ce type de manifestations.
À Pontoise, il s’agit d’un maire de droite, Philippe Houillon, mais le silence assourdissant de tous les élus du territoire est révélateur, notamment celui du député-président de l’agglomération PS, Dominique Lefebvre. Ce n’est pas ici une question de personnes mais de système.
Ce Salon dédié à “la femme musulmane” invite de jeunes prédicateurs notoirement fondamentalistes, des salafistes quiétistes, dont les propos sont pour le moins conservateurs. Bien que ce courant s’oppose à la violence djihadiste, vous contestez son innocuité.
Ce rassemblement en lui-même poursuit ses propres objectifs, qui sont de rendre le plus visible possible l’un des courants les plus intégristes, obscurantistes et sectaires de l’islam, supposé représenter tous les musulmans. Il y a là une démonstration de force et une stratégie d’influence qui s’adresse autant aux décideurs qu’aux musulmans et qui font pression sur les deux.
Aux musulmans, on fait passer le message qu’aujourd’hui ce sont les islamistes qui tiennent le haut du pavé et que pour «respecter leurs origines», il faut clairement refuser les principes qui structurent notre citoyenneté: émancipation, égalité femmes/hommes, laïcité… C’est clairement l’islam contre la République. Et c’est pensé et instrumentalisé comme tel. […]
Un jour, je m’étonnais de voir arriver voilée une femme que je savais être en quête d’émancipation. Sa réponse a été: «Tu ne sais pas où je vis et dans mon quartier, avoir mis le voile fait que mon fils ne se fait plus traiter de fils de pute et ma fille de fille des caves, et moi de pute tout court, avec les violences et la menace latente de viol qui va avec ces joyeusetés». Quand je lui ai fait remarquer qu’en France, il y avait des lois, elle m’a répondu: «Il y a aussi une réalité».
Quand je lui ai parlé d’émancipation, elle a rigolé en me disant: «Tu sais où on les croise le plus les politiques, c’est quand ils viennent faire leur marché à la mosquée et pour l’Aïd. Ils sont bras dessus bras dessous avec ceux-là mêmes qui nous mettent la pression. Entre dominants, ils se sont reconnus, et nous, ils nous ont passées par perte et profit…»
En France, la montée en puissance des intégristes musulmans est largement alimentée par nos démissions collectives. […]
Au final, le grand gagnant c’est le FN, qui paraît regarder les choses en face quand les autres partis se complaisent dans ce déni, alors même que garantir les principes de la République n’est pas dans ses intentions. Cherchez l’erreur…
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Merci à paris56