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Pour Alexandre Devecchio, Alexandre Devecchio journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox ,le dernier film de Jacques Audiard, Dheepan, éclaire le drame des migrants.

Son film dérange. Comment accueillir l’Autre quand nous ne savons plus qui nous sommes? Intégrer les nouveaux venus est-il possible dans pays en voie de désintégration? Le multiculturalisme débouche-t-il fatalement sur la guerre du tous contre tous ?

Jamais peut-être l’univers de la cité n’avait été montré avec un tel réalisme au cinéma. Très loin de la vision romantique véhiculée par Mathieu Kassovitz dans La Haine, le réalisateur d’un Prophète, dont l’action se situait dans une prison, filme celui-ci comme un système concentrationnaire, voire totalitaire.

Les tours font office de miradors, les voyous de matons, les habitants de prisonniers. La cité n’est pas une zone de non-droit, mais un État policier tenu par des trafiquants.

Ces derniers procèdent à des fouilles au corps pour contrôler chaque entrée et chaque sortie, la surveillance est permanente et l’uniforme obligatoire.

A son épouse fictive qui refuse de porter le voile car «ce n’est pas sa religion», Dheepan répond, «il faut faire comme tout le monde».

«Film réactionnaire» pour certains, «vison caricaturale de la banlieue» pour d’autres, malgré une palme d’or méritée lors du dernier festival de Cannes, Dheepan n’a pas été épargnée par une certaine critique de gauche. Jacques Audiard dénie pourtant tout propos politique. […]

En ancrant son film dans le réel, en explorant les territoires perdus de la République et en mettant en scène des habitants du cru, le réalisateur a touché du doigt une vérité que les médias sont incapables d’exprimer. Parce que le poète, l’artiste est aussi un prophète.

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