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[…] Zaher Habbal, un Syrien de 29 ans, n’a pas eu cette chance. Lorsqu’il est arrivé mardi à l’aube, la voie de chemin de fer par laquelle débarquait jusqu’alors le flot de migrants était fermée. Des policiers l’ont dirigé vers le poste-frontière où, derrière le grillage, les autorités hongroises ont installé une zone de transit dans un no man’s land entre la Serbie et la Hongrie. C’est là, dans ce terrain ceint de barbelés où des bureaux conteneurs blancs ont été installés, que l’on dépose une demande d’asile. «Il est possible d’entrer légalement en Hongrie», souligne le porte-parole du gouvernement.

«On ne veut pas de vous ici. Tu es un terroriste»

Après une longue attente, Zaher Habbal est entré dans la zone de transit, et a présenté son passeport syrien, comme il l’a raconté au portail d’information www.444.hu. «Je ne veux pas me faire enregistrer dans le système, je veux rejoindre l’Allemagne.» Les forces de l’ordre l’ont tout de même convaincu de déposer une demande d’asile et de donner ses empreintes. Il serait ensuite amené dans un centre d’accueil pour réfugiés d’où il pourrait partir vers l’Europe de l’ouest, l’a assuré un fonctionnaire.

Emmené dans une salle d’attente, le jeune homme s’est retrouvé seul en compagnie d’un policier qui lui aurait lancé en anglais :

«L’Europe, c’est fermé. Tu es un Syrien, tu n’as qu’à retourner en Syrie. On ne veut pas de vous ici. Tu es un terroriste. Chacun sa patrie, toi c’est la Syrie, moi c’est la Hongrie. Va-t’en d’ici.»

34 demandeurs acceptés, 38 rejetés

Avant de sortir Zaher sans ménagement de la zone de transit, les forces de l’ordre lui ont remis un document en hongrois signifiant que sa demande d’asile était rejetée, car il était arrivé de Serbie. La Hongrie a en effet modifié sa législation et classé ce pays comme un pays «sûr». […]

Libération

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