Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, répond, dans un livre à paraître jeudi, “L’Après-Charlie”, aux questions de lycéens portant sur les événements autour de Charlie Hebdo. Dieudonné, voile à l’école…
Un exemplaire du livre sera disponible dans tous les lycées publics de France.
Qu’avez-vous pensé par celle suscitée par Emmanuel Todd, dans son livre Qui est Charlie?, pour qui la manifestation du 11 janvier a exclu la minorité musulmane ?
Emmanuel Todd, qui par ailleurs est un chercheur respecté, se trompe. J’ai été dans la manifestation ce jour-là en tant que citoyen et non parmi les élus officiels. J’y ai vu des musulmans, des femmes portant des foulards. Dans mes déplacements depuis les événements, je rencontre des citoyens de confession musulmane qui adhère au slogan “Je suis Charlie” ou qui, sans y adhérer pour différentes raisons, mènent des actions en faveur de la fraternité. Ce que dit Emmanuel Todd est objectivement faux.
Michel Houellebecq et son livre Soumission étaient en une de Charlie Hebdo le 7 janvier. Son silence, juste après les événements, vous a-t-il surpris ?
Il y a une tendance extrêmement dangereuse chez une partie des intellectuels à sombrer dans un déclinisme total. Selon eux, la France va toujours plus mal et certains sont alimentés par ce fantasme historique qui date du 19e siècle, selon lequel on est envahi par les étrangers. Ces gens ne sont pas seulement d’extrême-droite. Ils sont aussi, parfois, de droite, de gauche et d’extrême gauche. Ils ont leur liberté de penser, mais ils ont aussi une responsabilité dans la montée des tensions. […]