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L’organisation Etat islamique cherche à récupérer à son profit le drame de l’accueil des réfugiés en Europe, tout en essayant de retenir les aspirants à l’exil qui fuient les conflits syrien et irakien.

Le 2 septembre, la photo du petit Aylan Kurdi, Syrien d’origine kurde retrouvé mort noyé sur une plage turque, choquait le monde entier. Une semaine plus tard, l’EI réagissait et condamnait les parents « syriens et libanais prêts à risquer la vie et l’âme (…) de leurs enfants lors d’un voyage dangereux vers les terres des (…) croisés ». Une sentence qui transforme le père d’Aylan Kurdi en premier coupable du décès de son fils, à en croire un article au titre évocateur – « Les dangers d’abandonner les terres d’islam » – paru dans le 11e numéro de Dabiq, le magazine anglophone de propagande de l’organisation.

« Péché majeur »

Même quand le périple des migrants n’est pas mortel, choisir de vivre « en Europe ou en Amérique » constituerait un « péché majeur ». Car là-bas les fidèles, qui pourraient « abandonner l’islam pour le christianisme, l’athéisme ou le libéralisme », seraient sous « la constante menace de la fornication, de la sodomie, des drogues et de l’alcool », ou encore « [oublieraient] la langue du Coran »… Cette propagande s’appuie sur une notion de territoire propre à la foi musulmane, puisqu’elle distingue le « Dar Al-Islam », où le souverain gouvernerait en se référant aux injonctions du Coran – comme dans le « califat » autoproclamé de l’Etat islamique –, et le « Dar Al-Kufr », où régnerait l’impiété.

Autre argument plus personnel. Des sympathisants de l’Etat islamique demandent aux candidats à l’exil de choisir entre « une vie d’humiliation » ou « une vie de dignité ». […]

Le Monde

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