La SNCF a été condamnée lundi pour discrimination envers plusieurs centaines de “chibanis” marocains, embauchés au début des années 1970 et quasiment tous à la retraite, a annoncé le Conseil des Prud’hommes de Paris.
Plus de 800 cheminots de nationalité ou d’origine marocaine avaient déposé des recours affirmant avoir été bloqués dans leur carrière et lésés à la retraite. Selon un conseiller prudhommal, la SNCF a été condamnée dans neuf dossiers sur dix.
L’avocate Clélie de Lesquen a salué de “très belles décisions”. La SNCF est condamnée pour “discrimination dans l’exécution du contrat de travail” et “dans les droits à la retraite”, selon un jugement consulté par l’AFP. La fourchette des dommages et intérêts va de “150.000 à 230.000 euros”, selon Abdelkader Bendali, professeur marocain au coté des plaignants.
(…) Embauchés comme contractuels, donc avec un CDI de droit privé, ces agents à la retraite, ou proches de l’être, ne relèvent pour la plupart pas du statut particulier des cheminots, plus avantageux, réservé aux ressortissants européens et aux jeunes embauchés.
Dans tous les cas, y compris pour les cheminots naturalisés ayant accédé au statut, ils affirment avoir été “cantonnés” aux plus bas niveaux de qualification et été lésés.