Gare de Chiasso, petite ville suisse frontalière de l’Italie. Une poignée de gardes-frontières suisses, les mains gantées, se précipitent dans un train venant de Milan et en ressortent peu après avec une dizaine d’Africains qu’ils emmènent au poste.
On est bien loin des scènes de chaos de migrants venus de Syrie et d’Afghanistan déferlant par milliers dans l’est de l’Europe. Mais alors que plusieurs pays d’Europe de l’Est ont rendu plus étanches leurs frontières, la Suisse craint désormais que les migrants tentent de rejoindre le nord de l’Europe en passant sur son territoire, après avoir traversé l’Italie.
A l’Organisation internationale des migrations (OIM), les experts se posent la même question, reconnaît un porte-parole, Joël Millman.
“A la fin ces flux pourraient reprendre la voie à travers l’Italie, Milan et donc arriver au Tessin”, au sud de la Suisse, explique à l’AFP Norman Gobbi, du parti de La Lega dei Ticinesi, et chef du gouvernement régional.
“On est en train de faire une planification éventuelle pour gérer des arrivées par milliers par jour”, ajoute-t-il, sans détailler.
En juin dernier, il avait demandé une suspension temporaire de Schengen, mais Berne avait refusé, acceptant toutefois de renforcer le corps des gardes-frontières. […]