Des documents d’Edward Snowden montrent l’ambition démesurée et effrayante des services secrets britanniques en matière de renseignement numérique.
Certains Français ont d’ores et déjà été victimes de ce diabolique système de surveillance : les salariés de Gemalto. Selon The Intercept, le GCHQ a utilisé cet arsenal d’espionnage pour identifier des administrateurs systèmes du fabricant de cartes à puce, analyser leurs habitudes numériques et pirater leurs ordinateurs. Le but de l’opération : obtenir les clés de chiffrement des cartes SIM pour pouvoir espionner les conservations téléphoniques mobiles.
C’est en effet ce qui ressort de documents provenant du fond documentaire d’Edward Snowden et que vient d’analyser le site The Intercept. Ils révèlent l’existence d’un programme de surveillance du GCHQ, le service de renseignements électroniques du Royaume-Uni. Baptisé “Karma Police”, il a été créé il y a sept ans dans le but de pouvoir établir “le profil web de tout utilisateur visible de l’Internet”, qu’il s’agisse d’un citoyen britannique ou non.
Pour réussir ce tour de force, “Karma Police” analyse les métadonnées collectées par un autre programme appelé “Black Hole”. Celui-ci collectionne à très grande échelle toutes les traces de connexions des Internautes de manière massive. C’est une énorme base de données qui notifie quelle adresse IP s’est connectée à quel service web, à quel moment et pendant combien de temps.
La quantité de données est gigantesque. D’après les documents Snowden, Black Hole a accumulé en 2012 près de 50 milliards de métadonnées… par jour. Il y a trois ans, l’objectif du GCHQ était de doubler cette capacité rapidement pour être capable de surveiller une population entière. On peut supposer que cet objectif a, depuis, été atteint. […]
Seule manière de se protéger contre ce type de surveillance: utiliser un maximum d’outils de chiffrement de données, tels que des VPN ou des messageries chiffrées.