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Dans un grand entretien donné au Figaro Jacques Julliard, historien des gauches et éditorialiste à Marianne, revient sur l’affaire Onfray, la crise des migrants, la question de l’islam, celles de la gauche radicale et du Front National.

Tout se déroule comme s’il y avait une sorte de résistance passive de l’opinion à cette chasse aux sorcières.

Depuis dix jours la gauche se divise pour savoir si Michel Onfray «fait le jeu du Front national»… Au milieu des crises qui ébranlent le monde occidental, n’est-ce pas dérisoire ?

Les questions soulevées par Michel Onfray ne sont pas dérisoires. Elles rejoignent d’ailleurs les grandes interrogations contemporaines.

Ce qui est choquant, c’est cette personnalisation effrénée autour d’un individu. Il est vrai que le système médiatique, celui de la télévision, encourage continuellement cela. Mais la presse écrite a tort d’en rajouter. Une tendance à la chasse à l’homme s’est instituée depuis quelque temps à gauche, et ce n’est pas du niveau de la presse sérieuse.

C’est ainsi que successivement Alain Finkielkraut (qui au départ était plutôt un homme de gauche), Éric Zemmour (qui n’a jamais été à gauche), Michel Houellebecq (qu’il est impossible de situer) et Michel Onfray (qui vient de l’extrême gauche) ont été traqués comme on poursuit des délinquants.

Aujourd’hui, quand on ouvre Le Monde ou Libération, on se demande toujours avec inquiétude de quoi l’on est coupable.

Ce qui est frappant, c’est que le public a répondu à cette dérive. La gauche, et ce n’était pas son intention, a fait de ces «cibles» des vedettes absolues.

Prenons le cas d’Alain Finkielkraut, son espèce de damnatio s’est traduite par son élection à l’Académie française, avec le retentissement considérable qui a suivi. Michel Houellebecq, au moment du 11 janvier, a été désigné dans des éditoriaux à la vindicte des islamistes. Comment a réagi le public? En faisant de son dernier livre un succès incroyable. En moins de six mois, il a vendu 650 000 exemplaires. Et Zemmour a obtenu un énorme succès avec Le Suicide français, Onfray se vend très, très bien.

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