Dans un récent sondage, 82% des Canadiens ont manifesté leur opposition au port du niqab pendant ces cérémonies de citoyenneté, une part qui grimpe au Québec à 9 personnes sur 10, la province francophone où le NPD doit remporter le plus de sièges pour espérer devenir le premier parti à la Chambre des députés et former le prochain gouvernement.
Le thème du voile intégral s’est invité dans le débat télévisé qui réunissait, jeudi 24 septembre, les cinq grands leaders politiques canadiens.
Des responsables musulmans canadiens se sont inquiétés des conséquences de ce débat houleux. Jeudi, des affiches de campagne d’une candidate du NPD (gauche) à Montréal ont été vandalisées et recouvertes de messages islamophobes.
Plus de quatre Canadiens sur cinq s’opposent au port du niqab pendant les cérémonies de citoyenneté, selon un sondage commandé par l’équipe de Stephen Harper au printemps dernier qui confirme le caractère polarisant de l’enjeu. L’opposition s’élève à 93% au Québec, la province la plus réfractaire au voile intégral. ( source)
À un peu plus de trois semaines des élections législatives du 19 octobre, le port du voile intégral empoisonne la campagne électorale au Canada. C’est le premier ministre sortant, Stephen Harper, qui a relancé le sujet après une première polémique en mars dernier. À l’époque, il avait qualifié le niqab de pratique « enracinée dans une culture anti-femmes » et contraire aux valeurs canadiennes.
Cette fois-ci, à l’occasion de la campagne législative, Stephen Harper s’est attaqué à l’« assermentation », à savoir la cérémonie de citoyenneté préalable à l’obtention de la nationalité canadienne. Le premier ministre conservateur a promis, s’il est reconduit à son poste pour un quatrième mandat, de légiférer afin d’obliger les candidates à la citoyenneté canadienne de prêter serment la tête nue.
Gilles Duceppe, chef du Bloc québécois (indépendantiste), est allé encore plus loin en défendant l’interdiction du voile intégral, non seulement pour la prestation de serment à la citoyenneté canadienne mais aussi pour le vote ou l’accueil dans les administrations. […]
Le chef du parti libéral (centre) Justin Trudeau a estimé que «si un homme ne peut pas imposer sa volonté sur la manière dont s’habille sa femme» alors ce n’est pas à l’«État de déterminer comment une femme doit s’habiller», se posant ainsi en défenseur des droits des minorités.
Les néodémocrates et les libéraux refusent donc d’obliger une femme à retirer son niqab lors de la cérémonie de citoyenneté, estimant suffisant qu’elle montre son visage avant l’assermentation, afin d’être identifiée, comme cela se fait actuellement. […]