La crise des migrants qui secoue actuellement l’Europe semble donner des idées à certains combattants issus des milices chiites. En Irak, ils combattaient les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI), en Syrie, ils collaboraient avec l’armée de Bachar al-Assad. Sur les réseaux sociaux, des internautes affirment avoir repéré plusieurs de ces miliciens sur des photos en Europe. Une campagne a été lancée pour les dénoncer. Témoignage de notre Observateur.
Plusieurs dizaines de miliciens chiites se seraient faufilés parmi les réfugiés syriens arrivés ces dernières semaines en Europe.
Sajjad al-Atibi est probablement le plus connu de ces combattants. Il s’agit d’un proche du sulfureux milicien Abu Azrael, apparu récemment dans une vidéo en train de brûler vif et mutiler un homme soupçonné d’appartenir à l’EI.
Sur une photo publiée sur les réseaux sociaux, Sajjad al-Atibi apparaît aux côtés d’Abu Azrael, fusil au poing. Les deux hommes combattent ensemble dans les rangs de la Brigade de l’imam Ali, une des formations qui lutte contre les jihadistes de l’EI au sein de la coalition paramilitaire Hachd al-Chaabi.
Sur un deuxième cliché, Sajjad al-Atibi prend un selfie avec… un policier autrichien ! Questionnée sur cette photo, la Brigade de l’imam Ali a démenti et assuré, sans vraiment convaincre, que le combattant n’a pas pris la fuite pour l’Europe mais qu’il était simplement en vacances. (…)
Parmi les images les plus répandues sur les réseaux sociaux, il y a aussi celles de ce milicien, qui combattait visiblement au sein du Hezbollah irakien. Il apparaît sur plusieurs photos, revêtant l’uniforme de cette formation, soupçonnée d’avoir notamment commis une série d’enlèvements et d’homicides en 2014, à Samarra et Kirkouk. Dans une autre série de photos, le même homme apparaît en haillons, en pleurs et un enfant au bras, derrière des barbelés. Selon la chaîne de télévision al-Arabiya, les photos auraient été prises à la frontière avec la Hongrie, une information que nous ne sommes toutefois pas en mesure de confirmer. (…)